L’anarchie maximaliste
La Gazette de Lausanne dénonce « l’anarchie meurtrière qui sévit dans l’armée russe depuis que le régime maximaliste est en vigueur et qui menace de réduire à rien le cadre d’officiers ». Le journal choisit de publier le témoignage de veuves afin de montrer l’opposition au régime de Lénine en Russie : « Le plus affreux, écrit l’une d’elles, c’est que les soldats qui ont massacré mon mari étaient calmes ; ils sont restés chez nous pendant une heure ! j’ai parlé avec eux, je les ai suppliés en me traînant à leurs genoux de ne pas toucher à mon mari. Je les ai étudiés avec attention, et je n’ai vu ni méchanceté ni férocité ; ils m’ont affirmé que mon mari allait simplement être arrêté, et qu’après enquête il serait relâché. Je les ai crus, je les ai conduits auprès de mon mari ; je l’ai livré moi-même en leurs mains. Et une demi-heure plus tard, on est venu m’avertir que mon mari avait été tué et jeté dans l’eau du haut du pont d’Abo. Pour quelle raison a-t-il été massacré ? A cette question j’ai reçu cette réponse : « Comme ça il était décoré de la croix de St-Georges il a été blessé dans la guerre contre le Japon et aussi pendant celle-ci. Il a survécu à l’atteinte des balles japonaises et des balles allemandes, et c’est la crosse d’un soldat russe qui l’a tué. Quel était le meurtrier ? Ce soldat même qui, après la révolution, l’avait promené en triomphe et l’appelait son père, qui pendant les campagnes le couvrait de son manteau, le suivait à la bataille, plein d’ardeur et de foi ! Voilà la récompense pour les services rendus à la patrie, la récompense de la sollicitude vouée au soldat par son supérieur ! » ».
La tête de turc
Le général en chef de l’armée d’Orient faisait expédier, comme suspects en France, deux sujets turcs internés par la suite, détenus au camp de Pontmain, en Mayenne. Ces derniers font appel au jugement du tribunal correctionnel de Mayenne, qui leur inflige chacun un mois de prison pour coups et blessures. Lors d’une soirée, un autre détenu aurait fait une causerie sur l’anniversaire de la bataille de la Marne qui ne leur aurait pas plu. Une bagarre s’est donc engagée. « Par l’entremise d’un interprète, ils protestent avec volubilité devant la Cour de leur parfaite innocence » et se disent victimes d’un complot, « les têtes de turcs quoi ! ». Après un « très, très long débat », ils écopent finalement de la même peine, avec sursis.
Au Reichstag, Hertling a parlé
Un mois après sa nomination en tant que chancelier, le comte Von Hertling fait ses débuts à la tribune du Reichstag, annonçant le début des négociations de paix avec la Russie : « « Mercredi, le gouvernement russe a envoyé du Palais d’Hiver un radiotélégramme signé Trotski et Lénine aux gouvernements des peuples belligérants dans lequel il propose un armistice pour arriver par là à une paix durable. Je n’ai aucune hésitation à déclarer que je considère la proposition du gouvernement russe comme une base possible de paix et je suis prêt à négocier si le gouvernement envoie des représentants munis de pleins pouvoirs ». Dès les premiers mots de cette déclaration, le Reichstag tout entier s’est levé et a poussé des hourrahs […] « Nos ennemis seuls portent la responsabilité de la mutilation de l’Europe et ce sont nos ennemis qui auront à en supporter les conséquences » ».
Appel à la population
Le Comité central de Maine-et-Loire de secours aux victimes de la guerre prononce un appel à la population « pour envoyer des souvenirs de Noël à nos soldats des régiments de l’Anjou qui sont au front ». L’année dernière, le Comité a expédié un grand nombre de caisses qui ayant reçu un accueil chaleureux dans les tranchées. Il espère donc renouveler l’expérience en postant des denrées comestibles non périssables, des conserves, du tabac, des briquets, du papier, des crayons et même des lampes électriques.
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