Le traité de paix avec l’Ukraine
Les négociations de paix en Europe de l’Est commencent enfin à se dénouer. Un traité de paix vient d’être signé entre l’Ukraine et les membres de la Triple Alliance le 9 février 1918. « Comme le peuple ukrainien, au cours de la guerre mondiale actuelle, s’est déclaré indépendant et a exprimé le désir d’établir un état de paix entre la République du peuple ukrainien et les puissances en guerre avec la Russie, les gouvernements de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, de la Bulgarie et de la Turquie ont décidé de conclure avec le gouvernement de la République ukrainienne un traité de paix. Ils veulent par là faire un premier pas pour une paix mondiale et honorable pour toutes les parties, qui doit non seulement mettre fin aux horreurs de la guerre, mais aussi à conduire au rétablissement des relations amicales entre les peuples dans les domaines politiques, économiques et intellectuels ». Le texte du traité évoque par la suite plusieurs articles concernant les frontières entre les deux partis, l’évacuation des territoires occupés, la reprise des relations diplomatiques, l’absence d’indemnités versées par l’Alliance, le renvoi des prisonniers, l’échange avantageux de produits agricoles et industriels pour l’Allemagne et aussi les relations juridiques et privées entre les deux pays.
Wilson répond aux puissances centrales
L’allocution du président Wilson le 8 janvier 1918, sur les quatorze points évoquant « les buts de guerre tels que notre peuple le conçoit », est suivie mondialement par l’ensemble des gouvernements engagés dans la guerre. La réponse du ministre autrichien des Affaires étrangères, Czernin, conforte les États-Unis dans leur quête d’un règlement rapide et juste du conflit et l’organisation d’un nouveau monde politique. L’Amérique se présente comme le nouvel arbitre des relations internationales. « Le ministre autrichien trouve dans ma déclaration un rapprochement suffisamment encourageant dans le sens des vues de son propre gouvernement pour justifier en lui la croyance que cette déclaration fournit des bases pour une discussion plus détaillée de leurs desseins par les deux gouvernements ». En comparaison avec la réponse du chancelier allemand Hertling, plus équivoque, l’Autriche-Hongrie est ouverte au dialogue. Le président Wilson poursuit son discours : « la paix du monde dépend d’un juste règlement de chacun des divers problèmes auxquels je me suis rapporté dans mon récent discours au Congrès […] Les États-Unis n’ont aucun désir d’intervenir dans les affaires européennes, ou d’agir comme arbitre dans les discussions territoriales européennes. Mais les États-Unis sont entrés dans cette guerre parce qu’ils ont été associés, qu’ils le voulussent ou non, aux souffrances et aux indignités infligées par les maîtres militaires de l’Allemagne à l’encontre de la paix et de la sûreté de l’humanité ».
L’hygiène et les restrictions alimentaires
Le rationnement et le sacrifice des civils restés en arrière des conflits sont prétexte à de nouvelles formulations hygiénistes, vantant les bienfaits de la situation pour la santé de tout à chacun. Le docteur Peton propose quelques proverbes à l’attention des lecteurs angevins qui formulent les bases de cette théorie. « En tout temps pour se bien porter, et surtout en temps de guerre pour conserver ses forces malgré la diminution de la ration de pain et la cherté des vivres, il est bon d’observer les préceptes d’hygiène qu’on va lire : (extraits)
- L’homme qui mange peu jouit d’une meilleure santé que celui qui mange beaucoup, parce qu’il digère mieux.
- On ne vit pas de ce que l’on mange mais de ce que l’on digère.
- Seuls les aliments bien mâchés et bien imprégnés de salive sont bien digérés.
- Si vous n’avez pas de bonnes dents, faites arracher chicots et racines.
- Le pain que nous mangeons actuellement est aussi nourrissant et même plus nourrissant que celui d’avant la guerre, à condition d’être mangé lentement ».