La revanche de Clemenceau
L’état de guerre dans lequel se trouve la France depuis quatre ans nécessite une politique gouvernementale efficace et des représentants tout aussi zélés. L’absence de résultats concrets a été reprochée à bon nombre de présidents du Conseil durant le conflit, mais Clemenceau a gagné le cœur des Français car le Tigre a avant tout remporté la guerre. La victoire des Alliés sur l’offensive allemande constitue un contexte favorable pour l’homme politique, qui achève de former sa légende en cette année 1918. « Lorsque, après la perte du Chemin des Dames, certains députés français voulurent demander au Président du Conseil des explications, en comité secret, sur les événements militaires, le Tigre s’y refusa catégoriquement. M. Clemenceau demandait qu’on lui fit confiance jusqu’au mois d’octobre et qu’on n’attendit pas de victoire jusque là […] Mais le Tigre, malgré son grand âge, ne se laissa pas étrangler comme un poulet. Non seulement il se défendit, mais il n’abandonna pas le chef qu’il avait su choisir. Et voici qu’aujourd’hui, avant le retour de l’automne, la victoire promise apparaît dans un ciel de gloire. Les rieurs se sont tus, leurs sarcasmes se sont éteints ».
La défaite de l’offensive allemande
« Si Ludendorf comptait inviter son impérial maître, à l’hôtel Astoria, pour le 15 août, il doit connaître aujourd’hui toute l’amertume des profondes déceptions ». La défaite de l’offensive allemande dans le Nord de la France au printemps 1918 est suivie par son échec définitif en ce mois d’août. Le commandement militaire allemand reconnaît aujourd’hui le deuil de son armée nationale sur le territoire français. Il commence dès à présent sa retraite vers la frontière belge.
Arrivée de blessés à Cholet
La participation des civils à l’arrière du front est palpable dans leur engagement auprès des services sanitaires de l’armée. Ils sont mis à contribution pour acheminer les blessés vers le centre de soin le plus proche : « Dans la nuit de mercredi à jeudi, un convoi de blessés est arrivé en gare de Cholet. Immédiatement nos chers soldats ont été dirigés par les soins de dévoués automobilistes dans les diverses ambulances de notre ville ».
« Deux voix » de Max Courant
« T’en souviens-tu ? c’était si beau
La nature ainsi toute en fête,
Que nous n’osions lever la tête
Au charme du divin tableau
Et ce fut notre doux bonheur
Semé d’espérance et de rêve…
Hélas ! la volupté fut brève,
La guerre vint briser nos cœurs…
De l’Amour la douce prière
Est finie ! Le bruit du canon
Appelle au loin sur la frontière,
C’est le baiser d’adieu… partons !
Tu me dis : « Va, fais ton devoir !
Vole au secours de la Patrie,
Courage, car pour toi je prie,
A nos cœurs Dieu garde l’espoir. »
Ton langage était pur et beau,
Je partis sans regret, sans crainte,
En mon cœur deux images saintes :
La Tienne et celle du Drapeau. »