Révolution en Russie
La Révolution russe ne trouve qu’un faible écho dans la presse local et La Petite Loire de Saumur insiste essentiellement sur les conséquences politiques de cet événement, notamment l’abdication du tsar Nicolas II : « à la suite des manifestations révolutionnaires à Petrograd, le tsar a abdiqué en faveur du tsarewitch, sous la régence de son frère, le grand duc Michel-Alexandrowitch ». La révolution « militaire » s’est appuyée sur la population révoltée et sur toute la garnison de Petrograd, soit environ 60 000 hommes. Tous les ministres russes sont arrêtés et gardés à la Douma. Le Parlement s’est ainsi constitué en gouvernement provisoire, sans l’accord du tsar. M. Rodzlanko prend la tête de la formation, mais Nicolas II et l’impératrice ne sont pas pour autant arrêtés. Un certain chaos ressort de la description de cette révolution à Petrograd : les commissariats de police et les bureaux de la Sûreté sont démolis et brûlés « avec les archives et les documents concernant l’organisation et les personnalités politiques ». Les insurgés perquisitionnent les maisons des ministres tandis que toutes les armes de la ville se retrouvent dans les rues pendant quatre jours. Cependant, « les ouvriers retournent maintenant à leur travail et les choses reprennent leur aspect normal ». L’un des premiers résultats de la révolution est la réapparition des provisions en abondance à Petrograd. L’opinion internationale et en particulier celle des Alliés est très favorable au mouvement. La presse anglaise note que c’est « un événement plus important que la guerre ». Le tsar « ne pouvait pas s’appuyer sur le peuple et se libérer de la fatale influence ennemie » qui espérait conclure une paix séparée avec la Russie. « Le peuple russe et la cause de la Liberté remportent une victoire mémorable ».
On parle du remaniement du ministère
La Petite Loire de Saumur annonce le 18 mars 1917 la démission du général Lyautey, ministre de la Guerre. Le président du Conseil, M. Briand soumet donc à la signature de M. Poincaré un décret confiant à l’amiral Lacaze l’intérim du ministère. « Les députés sont unanimes à penser que la situation créée par la démission du général Lyautey se dénouera prochainement ». Beaucoup parlent aussi dans les couloirs d’un remaniement ministériel et la démission prochaine du gouvernement Briand. Le Conseil des ministres attend le retour de MM. Ribot et Albert Thomas pour prendre une décision.
Les Allemands dévastent les villages français dans leur retraite
Sur le front de la Somme, le repli des troupes allemandes se poursuit inlassablement. Le 15 mars 1917, « les Boches ont incendié Bapaume » dans leur retraite. Un témoin oculaire civil raconte : « nous certifions avoir vu, pendant deux heures que dura notre visite, de nombreux feux et avoir entendu des explosions […] Nous avons assisté, la rage au cœur, à la destruction systématique de la ville ». L’émotion du témoin est palpable, mais « les Anglais, comme tout bon stratège dans cette guerre, n’attachent qu’une importance secondaire à l’occupation des villes, la destruction de l’armée adverse importe seule ».
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