« Soyez fières… »
L’Ami du Peuple publie un article écrit par Olivier de Rougé. L’auteur commence par évoquer la tristesse d’un poilu qui repense la nuit après une journée de combat à « la terre aimée, la terre familière, les champs, la maison… les petits qu’il a laissés là-bas » et qui « depuis vingt mois n’a pas eu de nouvelles du pays et ne sait pas ce que la tourmente a emporté ou épargné de ses amours ! ». Le lendemain, le courrier arrive dans la tranchée. On appelle le poilu pour qu’il réceptionne sa lettre. Cette dernière « est écrite par une petite main déjà assurée et elle dit des choses très douces : une école s’est cotisée pour pouvoir envoyer quelques douceurs à un filleul. Et le filleul des petites filles, c’est lui, le poilu boueux hirsute ». Ce mouvement provient d’un Comité de femmes qui propose à toutes les écoles laïques ou libres, « une invitation à adopter un soldat sans ressources, prisonnier ou blessé, ou encore au front et surtout de pays envahi… ». Soixante-quatorze écoles s’engagent en envoyant des lettres et « des tricots, du chocolat, et surtout la chaleur de ces douces affections inconnues qui sont comme celles de ses enfants ». L’auteur termine son récit en soulignant que ce qu’il vient de conter se déroule aussi dans le Maine-et-Loire et notamment dans le pays de Baugé. Il dit : « c’est là que s’accomplissent ces pures merveilles ». « Soyez fières, mesdames, d’avoir fondé cette œuvre admirable. Soyez fières, chères petites, d’avoir trouvé dans vos cœurs assez de beaux sentiments pour en faire la douceur des poilus ».
Le général Gallieni démissionne
Dans une lettre adressée à M. Briand, le général Gallieni explique qu’il a besoin « de soins assidus et d’un repos absolu » et par conséquent il demande au président du Conseil d’accepter sa démission du ministère de la Guerre. M. Briand approuve « avec tristesse » ce choix et déplore l’état de santé du général privant le gouvernement de sa collaboration « si précieuse ». Un décret paraît à l’« Officiel » nommant le général Roques au poste de ministre de la Guerre.
Le passage de prisonniers allemands à Angers
Un convoi de 411 prisonniers allemands, venant de Verdun, est passé mardi 14 mars en gare Saint-Laud à Angers et se dirigeant vers Belle-Ile. Ces hommes sont pour la plupart âgés entre 18 et 20 ans.
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