Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Semaine du 15 au 21 novembre 1915

Le Petit Baugeois (95 JO 4) nous livre, cette semaine, les déclarations de l’ancien Consul d’Autriche à San Francisco, à propos de la conspiration autrichienne et allemande contre les États-Unis. Revenant largement sur le mauvais temps qui touche le département, le journal acclame aussi l’installation d’un nouveau système téléphonique à Angers, le premier installé en France.

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Les révélations du docteur Goricard sur les complots austro-allemands aux États-Unis

Le docteur Goricard, ancien Consul d’Autriche à San Francisco, fait des révélations intéressantes concernant l’espionnage réalisé par les agents allemands et autrichiens aux États-Unis. Il déclare qu’en tant que consul, on « lui avait recommandé instamment de se procurer les plans de toutes les fortifications de la côte du Pacifique ». Ce à quoi, il refuse de participer. Il est alors transféré à Berlin et est appelé à rentrer à Vienne, mais sachant qu’il serait emprisonné, il se rend à Rome pour se protéger. Il affirme « que tout Austro-Allemands vivant en Amérique se trouve plus ou moins mêlé aux attentats contre les usines de munitions ». L’ancien consul précise même que 30 à 40 millions de dollars sont dépensés depuis le début de la guerre « afin d’y créer un soulèvement politique et social, dans le but d’empêcher, quitte à employer n’importe quel crime, les envois de munitions aux alliés ». L’Allemagne a atteint « la limite extrême de la capacité de sa production et de ses ressources », c’est pourquoi, elle s’attaque aux États-Unis afin que les pays de l’Entente ne la dépasse pas sur ce point. M. Goricard prévient : « d’ici, quelques semaines, le pays va se trouver face à face avec une grave situation, attaque contre les voies ferrées, les entrepôts, les docks et les navires ». Le chef du service secret des États-Unis se charge de l’enquête relative à ce complot. 

M. Winston Churchill justifie sa politique à l’Amirauté

 Winston Churchill, dans un discours qu’il réalise à la Chambre des Communes, défend sa politique militaire. Il revient, dans un premier temps, sur l’expédition d’Anvers. Il précise que ce n’est pas lui qui a organisé cette expédition mais Lord Kitchener et le Gouvernement français. Il n’est consulté bien après que des dispositions militaires importantes soient prises et que les troupes aient déjà reçu l’ordre de partir au combat. Winston Churchill se rend alors à Anvers et propose aux Belges de continuer à résister « en admettant que les gouvernements anglais et français puissent déclarer dans les trois jours si, oui, ou non ils pouvaient envoyer de l’aide ». Si les gouvernements ne peuvent pas envoyer de renforts, « l’Angleterre devait, de toute façon, envoyer des troupes […], des canons et une brigade navale ». Pour lui, « ces opérations n’ont pas été si désastreuses qu’on le prétend car elles ont induit l’Allemagne à penser qu’une grande armée arrivait par mer, et cela a tourné à l’avantage des Alliés sur le front occidental ». Puis, Winston Churchill intervient sur l’expédition des Dardanelles. Il insiste bien sur le fait que l’expédition est conduite par des experts navals et militaires et qu’elle ne s’est pas faite précipitamment. Enfin, il déclare que l’Angleterre est « la réserve des Alliés » et pour cela, il est essentiel et « c’est une question d’honneur, un devoir sacré, d’augmenter nos effectifs en campagne ».

Un grand progrès téléphonique à Angers

La ville d’Angers bénéficie d’un grand progrès téléphonique par la mise en service du nouveau central semi-automatique imaginé par l’ingénieur américain F. R. Mac Berty. Angers est la première ville en France à posséder un système téléphonique comme celui-ci. L’article veut renseigner les lecteurs sur cette nouvelle machine non pas par une description technique détaillée mais en leur donnant des conseils d’utilisation. Ainsi, il faut que chaque utilisateur se conforme à des règles pratiques afin que l’opératrice au bout du fil ne réponde non pas à 50 appels par heure comme avant mais à 500 appels. L’article énumère la démarche à suivre. Par exemple, « il faut au moment précis où l’opératrice annonce "J’écoute", être en mesure de donner sans hésitation ni discours le numéro de l’abonné qu’on demande. Soyons donc précis et clair et pénétrons-nous de l’esprit de discipline qui est indispensable dans un réseau téléphonique moderne. Ne décrochons notre récepteur qu’après avoir consulté notre Annuaire ou notre mémoire si elle est suffisamment fidèle. Énonçons simplement, sans aucune formule de politesse, le numéro demandé dès que nous entendons le mot "J’écoute" ». Le reste de l’article informe et conseille les utilisateurs de ce nouvel appareil qui fait la fierté des Angevins.

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