La bataille de Verdun par le général Fonville
Le Conseiller de l’Ouest rapporte les événements du 15 décembre 1916 qui ont mis fin à la bataille de Verdun : « par six mois d’efforts acharnés, au prix du massacre d’un demi million d’hommes, ils n’avaient réussi qu’à comprimer, sans la rompre, contre l’enceinte de la cité lorraine, l’armée chargée de la défendre ». Les troupes françaises parviennent en effet à prendre la ligne de Louvement-Bezonvaux durant cette journée, mettant ainsi fin à une guerre de tranchée féroce. En six semaines, l’armée française a enlevé au prince allemand « à peu près tout ce qu’il avait gagné en deux journées de bataille ». « Les magnifiques résultats attestent la maîtrise à laquelle est parvenue notre haut commandement dans cette guerre de siège en rase campagne […] Le jour où, sur notre front, nous serons en mesure de lancer sur nos ennemis en jet continu, pendants des semaines et des mois, des tonnes de fer et d’explosifs, nous toucherons à la Victoire finale ».
Ce que doit être l’armée des États-Unis
Le chef d’état-major de l’armée américaine, le général Scott, passe en revue l’ensemble de ses troupes auprès de la commission militaire du Sénat et livre des chiffres qui impressionnent la presse locale. Avant la guerre, le commandement américain pensait que 500 000 hommes suffiraient pour défendre l’Amérique, mais l’engagement total des puissances centrales dans le conflit remet en question l’organisation des forces armées. Suite à un projet de loi en faveur du service militaire pour tous, l’effectif de l’armée étatsunienne est rehaussé à 1 500 000 hommes, parfaitement entraînés et complètement équipés, « au moment où la guerre pourrait être déclarée ». Le général Scott planifie par ailleurs qu’ « il faudrait qu’un nombre égal soit disponible trois mois après la déclaration de guerre », ce qui présage l’entrée prochaine des États-Unis dans le conflit mondial.
Agriculture et remaniement ministériel
Le député de l’Orne, Adrien Dariac, également rapporteur du budget de l’Agriculture, s’indigne de la suppression du ministère de l’Agriculture et de son rattachement au ministère du Commerce et de l’Industrie. Il juge la manœuvre douteuse, comme une « faute grave » du gouvernement. Crée en 1881 par Léon Gambetta, le ministère de l’Agriculture « répondait à une haute portée politique et sociale » qui était profondément désirée et demandée par le monde rural. En temps de guerre, la production nationale n’a pas diminué et reste toujours vitale pour un pays dont la richesse provient essentiellement de ce secteur. Le budget est pourtant amputé par le conflit et réorienté vers le ministère de la Guerre alors que l’agriculture représente le nerf économique du pays. « C’est toute l’histoire agricole de la France qui est en jeu – pour ne pas écrire en danger ». La préparation et la transformation des cultures, l’emploi du machinisme, les prêts pour les achats de matériel, les terres abandonnées, les engrais et la main-d’œuvre sont autant de questions traitées par le ministère. Ce dernier s’acharne à « éviter les achats trop considérables que nous sommes contraints de faire à l’étranger ». Selon Adrien Dariac, « il fallait conserver, si l’on me permet l’expression, le Ministère des « munitions de bouches » car il faut avant tout que les civils « tiennent » : « le conseil leur en a été donné souvent sous diverses formes par les voix les plus autorisées ».
Inauguration d’un abri pour soldats permissionnaires à Angers
Le 24 décembre 1916 est inauguré dans la cour de la gare Saint-Laud à Angers un abri des soldats permissionnaires du front, édifié il y a très peu de temps. De nombreuses personnalités sont présentes pour l’occasion : les représentants du Comité central de la Société de secours aux blessés, les membres de l’infirmerie de la gare au complet, des militaires, mais aussi des administrateurs et grands personnages du département comme le maire, le secrétaire général de la Préfecture et M. Bessoneau.
Retour à la liste des actualités