L’Italie en Argonne, un régiment de héros
L’Indépendance relaie la publication d’une lettre du front réalisée par le journal L’Information. Un soldat écrit sur sa rencontre avec les « légionnaires garibaldiens ». Ce régiment appartenant à la Légion étrangère est constitué d’Italiens « venus en forêt d’Argonne défendre le sol français ». Le soldat raconte qu’il « a suivi la ligne de leurs exploits accumulés ». Il revient sur la prise d’une tranchée ennemie : « animés du désir ardent de venger Bruno Garibaldi, ils se sont, d’un élan irrésistible, rués sur les tranchées boches et emparés de six mitrailleuses et de près de 200 prisonniers ». Le conteur encense ces légionnaires qui font preuve de succès et de courage là où ils combattent. Ils « n’ont pas eu, depuis qu’ils bataillent, plus de quatre Garibaldiens tombés aux mains des Boches ». Ces hommes apportent une aide considérable à l’avancée française mais leur présence « n’est point le résultat d’un emballement passager, d’un caprice francophile ». Ils se définissent comme « l’avant-garde de l’armée italienne contre la tyrannie austro-germanique ».
Une émouvante séance à la Chambre
La séance de la Chambre des députés est présidée par Paul Deschanel. Il prononce un discours à l’assemblée et insiste sur le fait que la guerre actuelle laisse un enseignement : « la nécessité d’un contrôle plus fort et plus énergique que jamais. Si le Parlement avait osé, s’il avait su davantage, aujourd’hui la France s’en trouverait mieux ». Le président de la Chambre trace le travail que la France doit accomplir : « aider ceux qui se battent et leurs familles, établir les réparations dues aux départements envahis, collaborer à l’œuvre de la défense et résoudre avec la Nation et le Gouvernement, les questions vitales, c'est-à-dire l’expulsion de l’ennemi, la délivrance de l’héroïque Belgique, et la restitution de l’Alsace-Lorraine ». M. Deschanel clôt son allocution en remerciant les « sympathies nouvelles qui nous aident à accomplir le plus saint de nos devoirs ». Il désigne particulièrement les Italiens, notamment les deux petits-fils de Garibaldi qui viennent de mourir pour la France : « une fois de plus, le noble sang italien a coulé avec le sang français sur les champs de bataille pour faire jaillir des horreurs de la guerre et des ombres de la mort, les victorieuses clartés de la justice éternelle ».
Un raid audacieux des Allemands sur l’Angleterre
Deux dépêches informent la capitale anglaise du passage de six zeppelins (grands dirigeables rigides allemands) au dessus du pays. L’escadre aérienne s’est séparée en deux parties, les uns allant dans le nord, les autres au sud de l’Angleterre. Plusieurs villes du comté de Norfolk sont bombardées notamment la résidence royale de « Sand-Ringham » que les souverains anglais ont quitté quelques jours auparavant. On déplore des morts, de nombreux blessés et des dégâts importants.
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