Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Actualité alerte : Horaires de fin d'année

Les Archives départementales seront ouvertes de 9h à 16h30 (au lieu de 17h) les 24 et 31 décembre. La salle de consultation sera fermée du 25 décembre au 1er janvier.

Semaine du 19 au 25 juillet 1915

Depuis le mois de septembre 1914, le nouveau patriarche est Benoit XV. Son attitude face à la guerre entraîne une contestation de plus en plus forte. Le Mercure Segréen (80 JO 5) publie la réponse du pape à la lettre du cardinal Amette, archevêque de Paris. De son côté, une note du préfet de Maine-et-Loire, estime que la guerre prend davantage l’aspect d’un conflit psychologique touchant la population civile.

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La lettre de Notre Saint-Père le Pape à S. E. le cardinal Amette, archevêque de Paris

Alors que le pape Benoit XV donne très peu d’entretiens sur sa position dans la guerre, il accepte de répondre spécialement aux questions du journaliste parisien Latapie. L’entretien se déroule très bien. Il est publié le 22 juin 1915 dans le journal de Latapie, Liberté. Cependant, à la lecture de l’article, une vague d’indignations se soulève contre les propos du pape.

Dans une lettre, l’archevêque de Paris, Amette se fait l’écho des protestations françaises. Il fait part au pape de l’impression produite en France suite à la publication de l’entretien : « parmi les catholiques, clergé et fidèles, cette impression est unanime, et c’est celle d’une peine profonde ». Les Français sont convaincus que le pape est germanophile.

L’article du Mercure Segréen publie la réponse du pape à Amette. Dans un premier temps, Benoit XV accuse Latapie de n’avoir pas reproduit, dans son article, ni la pensée, ni la parole papale et de l’avoir publié « sans aucune révision ou autorisation, malgré la promesse, qu’il en avait été faite ». Le pape précise que sa pensée est forcément « tirée des actes publics et officiels du siège apostolique et non de récits ou relations privées d’entretiens ». Il joint à sa lettre les déclarations réalisées par M. le Cardinal, le secrétaire d’état au rédacteur du Corriere d’Italia et les lettres adressées par le même cardinal au ministre d’Angleterre Sir Howard et au ministre de Belgique Van den Heuvel. Dans celles-ci, il rectifie les propos du pape publiés par Latapie et déclare que la violation de la neutralité de la Belgique par l’Allemagne est une « injustice » que le pape réprouve alors que Latapie insiste sur la passivité du pape devant l’invasion de la Belgique au prétexte qu’elle s’est passée sous le précédent pontificat et non sous le sien.

La situation militaire

Noël Marty rédige la chronique « la situation militaire » dans le journal Le Mercure Segréen. Cette semaine, il insiste sur la lecture monotone des communiqués « qui tous se ressemblent du moins en ce qui concerne le théâtre occidental de la guerre ». Le déroulement des attaques sont semblables : « les Allemands attaquent furieusement, ils veulent passer, soit par l’Yser, soit par l’Artois, soit par l’Argonne, soit par la trouée de Saint-Mihiel […] mais leurs efforts se brisent à notre vaillante résistance ». Les Allemands « ont toujours pour objectif la prise de Calais » mais avec le front à l’est, « l’immense armée qui doit marcher triomphalement sur Calais n’est encore formée ». Car les Russes « n’ont qu’une idée, reprendre l’offensive dès que les circonstances seront favorables, reconquérir la Galicie, talonner à nouveau les armées autrichiennes, refaire le chemin victorieux qu’ils s’étaient tracé jusqu’à l’époque des grandes offensives du général Mackensen ». La France et l’Angleterre impliquent leur pays « à la seule qui importe en ce moment : la confection des obus, la construction des canons ». Pour l’auteur, la production intensive des usines du moment « ne tardera pas à dépasser celle des maisons allemandes ». Enfin, l’auteur conclue sur les relations entre les États-Unis et l’Allemagne.

La lettre du préfet de Maine-et-Loire

Le journal publie une lettre du préfet de Maine-et-Loire alertant les maires du département sur les tentatives d’attaques du moral de la population civile par les ennemis de la France. Le Gouvernement français, inquiet de ces campagnes de fausses nouvelles, fait confiance à l’opinion publique qui « ne se laissera pas tromper par de pareils agissements » mais préfère tout de même les mettre en garde en soulignant qu’il s’agit d’une œuvre criminelle condamnable et d’une trahison de la Patrie. Le préfet appelle au « dévouement patriotique » de ceux qui exercent une influence sur la population locale afin de donner les vraies et réelles informations sans « imposer à l’opinion un optimisme de commande et de lui dénier son droit d’appréciation des événements ». Il les appelle à poursuivre pénalement « les propagateurs de fausses nouvelles ».

L’appel aux Français 

« Si vous voulez abréger la durée de la guerre, si vous voulez que nos soldats reviennent plus promptement dans leurs foyers, donnez à l’ennemi l’impression de notre puissance et de notre richesse en apportant vos pièces d’or pour grossier le trésor de la Banque de France. Toutes les caisses publiques, les perceptions et notamment les bureaux de poste reçoivent les versements et délivrent en échange soit des billets de banque, soit des Bons du Trésor cinq pour cent ou des Obligations dont l’intérêt dépasse cinq pour cent l’an ». 

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