La séance du 5 août à la Chambre des députés
Le président de la Chambre des députés, Paul Deschanel, prononce une allocution « longuement applaudie » lors de la séance du 5 août. Comme un bilan, il déclare que la France « sort grandie des épreuves qu’elle supporte depuis un an ». Il encourage les Français « à rester calmes et forts devant l’envahisseur » et rappelle qu’ils doivent « écarter tout germe de discorde et tous les semeurs de panique ». Le président de la Chambre rend hommage au Parlement « qui, après avoir montré la nécessité de l’union vota tous les projets indispensables à la défense nationale ». Enfin, il termine en affirmant « que la France échappera au vautour qui la ronge, car elle combat pour la vie et pour l’honneur ».
M. Viviani fait la lecture du discours de Raymond Poincaré à l’assemblée. Le président de la République rend hommage aux Français et notamment à ceux qui « restés dans leurs foyers, préparèrent l’organisation du travail et assurèrent la vie matérielle de la nation ». Il observe que « l’union sacrée se maintient contrairement aux espérances de l’ennemi qui comptait sur nos divisions pour nous vaincre ». Enfin, il félicite l’armée qui compris « dès le premier jour, la grandeur de son rôle et combattant héroïquement l’envahisseur ».
La Chambre vote ensuite « le projet de loi soumettant les marchandises d’origine ou de provenance allemande ou austro-hongroise aux dispositions des lois de douane concernant les marchandises prohibées ». Des discussions s’engagent autour du projet qui donnerait au ministre du Commerce des crédits supplémentaires « pour procéder à des opérations d’achat et de vente de blé et de farine pour le ravitaillement de la population civile ».
La classe 1887
La classe 1887 reste à la disposition du ministre de la Guerre jusqu’à la cessation des hostilités. La classe peut donc être appelée sous les drapeaux. L’article précise bien qu’il n’est nullement question d’un appel immédiat de la classe 1887.
Le 71e territorial participe à la capture d’un « Albatros »
Dans l’Oise, à Béthemont, un albatros allemand est capturé par des soldats français. Les deux pilotes allemands sont faits prisonniers. L’article du Progrès de l’Ouest veut, avant tout, souligner que la capture de l’avion est réalisée par « nos poilus du 71e territorial » et que l’un des premiers arrivés auprès de l’appareil est un cycliste de Briollay, M. Bachelot.
La Russie et le Japon
Le Progrès de l’Ouest écrit que les Russes abandonnent la ligne de la Vistule et Varsovie. Cette opération ne semble pas s’expliquer, dans le journal, par des défaites cuisantes infligées par l’ennemi. Il est écrit, au contraire, qu’il s’agit pour les Russes de se « concentrer sur un front plus solide et plus dense, choisi avant la guerre, en attendant munitions et renforts ». Dans ce contexte difficile pour l’armée russe, cette dernière pense à une alliance avec le Japon. Le Japon est, à la base, l’alliée de l’Angleterre. Mais l’ambassadeur du Japon à Rome, insiste « sur l’opportunité et l’avantage d’une alliance entre l’empire du mikado et la Russie, parallèle à l’alliance anglo-japonaise dont elle serait le complément ». Au-delà, chacun y trouve ses intérêts. En attendant une officialisation de l’alliance, les Japonais « envoient à nos alliés, par Vladivostok, des armes et des munitions ».
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