Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Semaine du 22 au 28 novembre 1915

L’argent est le nerf de la guerre. Le Gouvernement français cherche donc un moyen pour bénéficier rapidement d’argent afin de subvenir aux dépenses de la défense nationale. Comme l’annonce le journal </>Le Petit Baugeois<i/> (95 JO 4), le ministre des Finances lance l’emprunt national. Il utilise abondamment la publicité dans le but de convaincre la population de souscrire à cet emprunt, des affiches vont être publiées à ce moment, comme le montre la revue L’Illustration ci-dessous.

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L’Emprunt National

En une du journal se distingue un article sur l’emprunt national. Le rédacteur  M. D’Hampol appelle « tous les bons Français qui ont quelques économies » à répondre à cet appel et à souscrire. Évoquant une comparaison entre les amis et la Patrie, il déclare que cette dernière est la meilleure amie des Français « parce que c’est, en temps de paix, la Patrie organisée qui nous assure le calme, la conservation du foyer, l’avenir des petits, la sécurité de la famille et enfin tout ce qui constitue le bonheur tranquille rêvé par les cerveaux équilibrés ». Mais « ce meilleur ami » est « insulté, bafoué, menacé par un voisin cruel et sans scrupule », alors « allons-nous hésiter à la débarrasser de son agresseur, en lui refusant l’argent qui lui est nécessaire pour acheter des armes ? ». Pour l’auteur, c’est l’argent qui fait tout : « c’est avec de l’argent qu’on fera sortir du sol ces légions triomphantes qui écraseront l’ennemi ; c’est avec l’argent qu’on les armera, qu’on les habillera et qu’on les nourrira ». 

Le ministre des Finances, Alexandre Ribot, lance l’emprunt national. Les rentes « seront émises au taux de 88 francs par 5 francs de rente. Il ne sera pas inscrit de rente 5 % pour une somme inférieure à 5 francs de rente ». « Ces titres porteront jouissance à partir du 16 novembre 1915 et les arrérages en seront payables aux époques des 16 février, 16 mai, 16 août et 12 novembre de chaque année ». 

Pour lui, il s’agit d’un « devoir d’apporter ses économies à la défense nationale » et celui qui ne ferait pas son devoir « serait coupable envers la Patrie » car il ne « suffit pas de combattre dans les tranchées, tout cela, sans doute, est beau, héroïque, mais ce n’est pas suffisant ; il faut encore apporter tout son or, toutes ses ressources à la défense nationale, au lieu de thésauriser dans l’égoïsme et l’avarice ». 

La réglementation de la circulation dans le département de Maine-et-Loire

Le préfet de Maine-et-Loire vient de prendre un arrêté applicable à tout le département pour réglementer la circulation. Une distinction est réalisée entre les départements dits de la zone intérieure et les départements de la frontière de l’est et du sud. Dans les départements de la zone de l’intérieur incluant le Maine-et-Loire, « la circulation à pied, à cheval, à bicyclette et en voiture est libre ». Toutefois, les réfugiés français et belges en résidence dans une commune, doivent se munir d’un sauf-conduit s’il s’en éloigne de plus de 10 kilomètres. La circulation en voiture demande aussi de détenir un sauf-conduit. Ce dernier doit comprendre la signature, la photographie du titulaire et le numéro de la voiture.

Le Noël du Soldat par le Comité Central de Maine-et-Loire de Secours aux Victimes de la Guerre

En 1914, de nombreuses personnes avaient, spontanément, préparés des dons à l’occasion de Noël. Ainsi, de grandes caisses, remplies de cadeaux et de friandises furent envoyées aux régiments d’Anjou sur le front. Les soldats sont encore sur le front en cette année 1915 et doivent savoir « que plus que jamais tout notre cœur est auprès d’eux ». Le Comité Central de Maine-et-Loire de Secours aux Victimes de la Guerre se charge de cette mission. Installé à l’Hôtel Chemellier, boulevard de la Mairie à Angers, il récupère tous « les dons en argent ou en nature qui seront adressés dans ce but, soit de la part des écoles, soit de la part de tous ceux qui voudrait contribuer au « Noël du Soldat ». Les plus humbles présents sont les bienvenus […] conserves, jambons, pâtés de toutes sortes, sucre, biscuits, liqueurs, confitures et vins, cacao et oranges, lait condensé, marrons, parfumerie et tabac, pipes, briquets, cigares et livres, crayons, papiers à lettre, bracelets montres, bougies, lampes électriques ». Ces cadeaux sont ensuite acheminés vers les régiments d’Anjou sur le front : 135e, 335e, 77e, 277e d’infanterie, 71e et 72e territoriaux, 33e d’artillerie, 25e dragons, 6e génie.

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