Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Actualité alerte : Horaires de fin d'année

Les Archives départementales seront ouvertes de 9h à 16h30 (au lieu de 17h) les 24 et 31 décembre. La salle de consultation sera fermée du 25 décembre au 1er janvier.

Semaine du 23 au 29 septembre 1918

Le Conseiller de l’Ouest (27 JO 19) s’intéresse cette semaine aux réclamations que les Alliés pourraient exiger de l’Allemagne lors de sa capitulation, qui ne saurait tarder au niveau militaire et diplomatique. La France ne souhaite pas étouffer son ennemi mais demande justice et réparation pour les dommages occasionnés par la transgression de son territoire. Les exigences parues dans la presse font écho aux difficultés des autorités locales à imposer leur fiscalité aux régiments étrangers présents dans leur ressort. Ces derniers refusent de contribuer au financement des municipalités qui les accueillent. Il est donc parfois dangereux de concilier contexte militaire et économie ou justice en France. Les personnes qui recueillent des déserteurs sont durement touchées par les tribunaux de l’armée.

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Dam pour Dam !

La fin des combats se précise sur le front et les troupes alliées établissent partout leur suprématie. Le commandement militaire allemand laisse trahir infériorité et change pour la première fois de stratégie militaire, passant de l’offensif au défensif. L’engagement imminent des négociations de paix pose le problème des réclamations des Alliés à l’Allemagne, mais les membres de l’Entente ont toujours été unanime : le gouvernement allemand paiera. « L’Allemagne a désormais perdu l’ascendant militaire. Elle peut résister plus ou moins longtemps ; elle ne peut plus vaincre. Le Kaiser a changé de ton. Cette guerre qui devait, suivant ses déclarations, il y a quelques mois, assurer la prédomination universelle de la culture allemande, n’est prétend-il, maintenant, qu’une guerre défensive […] Ce ne sera pas œil pour œil, dent pour dent, car les Alliés laisseront aux barbares des Empires du Centre la honte indélébile des massacres de vieillards, de femmes et d’enfants ; mais ils sauront exiger le châtiment des crimes et la réparation intégrale des dommages. Les Boches paieront : ville pour ville, dommage pour dommage, dam pour dam ! ».

Le recel des déserteurs

Afin d’encourager la délation des déserteurs et décourager leurs proches de les recueillir chez eux, les peines des tribunaux militaires envers le recel de déserteurs sont toutes très sévères, dont une femme va faire la douloureuse expérience. Un ingénieur électricien aux usines Girard, en Savoie, mobilisé au 48e régiment d’infanterie à Guingamp, avait été porté déserteur le 12 avril 1917. « À la suite d’une lettre anonyme, il fut arrêté le 17 juin dernier, chez une dame Boucq, marchande de beurre à Periers (Manche), qui lui avait donné asile. Le Conseil de guerre de la 10e région a condamné l’ingénieur déserteur à cinq ans de travaux publics et celle qui l’avait recelé à un an de prison sans sursis et 3 000 francs d’amende ».

Les droits d’octroi et les Américains

Le droit d’octroi est une contribution indirecte perçu par les municipalités sur les produits de l’importation à destination de leur territoire. La présence de régiments étrangers dans la région de Saumur et le matériel transitant avec eux sont autant d’opportunités de renflouer les caisses de la ville, mais la fiscalité française dédaignée par l’armée américaine demande une exonération. « M. le maire donne connaissance d’une demande des Américains tendant à l’exonération à leur profit des droits d’octroi […] Cette exonération correspondrait pour Saumur à renoncer à une somme importante qui ne serait certainement pas inférieure jusqu’à présent à 20 000 francs ». Néanmoins, l’armée américaine accède finalement à sa requête. « L’Administration municipale demandera à l’État la remise complète des frais de casernement qui étaient à sa charge […] Elle demandera, en outre, qu’après guerre, au moment de la liquidation, une taxe soit prélevée sur le la vente des matériaux de construction et autres appartenant au génie américain, droit qui compenserait les taxes d’octroi non perçues ».

Pas de Typhus, Peste, ou Choléra

Les menaces d’épidémies continuent de planer en Anjou mais les autorités se veulent rassurantes quant à la présence de maladies mortelles dans le département. « Le Conseil Supérieur d’Hygiène se porte garant qu’il n’y a pas en France, en ce moment, un seul cas de maladie exotique : typhus, peste, choléra. Les bruits circulant depuis quelques jours à Angers sont donc faux. La population de notre ville ne s’était d’ailleurs pas émue de paroles en l’air et de propos de concierges. Les "on dit" n’ont pas de prise sur le moral de nos concitoyens ».

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