Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Semaine du 25 au 31 Janvier 1915

Au 179ème jour de combat, les attaques persistent entre les deux camps, l’idée d’une paix prochaine s’éloigne. Justement, les populations, lasses de la guerre, font désormais entendre leurs voix, à l’instar des Slaves d’Autriche-Hongrie. Le journal Le Bonhomme Angevin (23 JO 11) s’appuyant sur des communiqués officiels et des dépêches extérieures, relate ces événements pour cette semaine.

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La situation du front le jour de l’anniversaire du Kaiser

Le journal publie les communiqués officiels résumant l’état du front actuel. Profitant de l’anniversaire de l’Empereur d’Allemagne, le 27 janvier 1915, les Allemands « avaient annoncé, à cette occasion, un gros effort ». Le communiqué souligne que cette journée n’a pas « tourné à leur avantage » et écrit en lettres capitales, qu’elle « a été bonne pour nous sur toute l’étendue du front. Toutes les attaques allemandes ont été repoussées. Toutes les attaques françaises ont progressé ». 

Détaillant chaque zone de combat, le communiqué se clôt en insistant sur les pertes humaines des Allemands : « d’après le nombre de morts trouvés sur le terrain sur les 25, 26 et 27, à l’est d’Ypres, à La Bassée, à Craonne, en Argonne, en Woëvre et dans les Vosges, les pertes de l’ennemi dans ces trois journées, paraissent supérieures à 20 000 hommes ».

Les Slaves d’Autriche-Hongrie se révoltent

Selon une dépêche de Genève diffusée au journal Matin, les Slaves du Sud résistent depuis « l’ordre de mobilisation des dernières réserves ». Le clergé orthodoxe est à la tête de ce mouvement de contestation. Après la messe habituelle du dimanche dirigée par un prêtre slovène, « la foule quitta la cathédrale en tumulte, aux cris de : « A bas la guerre ! A bas Niemec ! (nom donné aux Allemands dans les langues slaves) ». La foule assaille les gendarmes entrainant des échanges de tirs entre les deux parties ainsi que l’intervention de la cavalerie. La dépêche précise également que « le palais de l’ancien préfet fut incendié, les meubles et objets d’art précipités par les fenêtres, brisés sur le pavé ou foulés aux pieds ». Le mouvement de contestation s’est élargi aux étudiants qui « arrachent les affiches de mobilisation » et à l’ensemble de la population : « une foule énorme, concentrée à Opcina, descendit sur Trieste pour rejoindre les manifestants. Elle détruisit tous les kiosques sur lesquels étaient placardées les affiches du ministère de la guerre ». Devant la violence des conflits entre les manifestants et les forces de l’ordre, des morts sont à déplorer. 

Le Bonhomme Angevin publie à la suite deux encarts sur des émeutes populaires qui se déroulent également en Transylvanie et des craintes de révolution en Hongrie. « De graves événements sont partout redoutés ». 

La visite de nos prisonniers en Allemagne

L’abbé Devaud, professeur à l’Université catholique de Fribourg, se rend auprès des prisonniers français détenus en Allemagne, sous le patronage du Conseil fédéral suisse. Il visite des camps de prisonniers et reconnait que les blessés sont convenablement traités. L’abbé précise que les camps reçoivent des lettres « par dizaines de mille » qui doivent être toutes lues avant la remise à leur destinataire. Ainsi, il recommande aux « parents et amis des prisonniers, d’envoyer des lettres courtes et des cartes, qui seront distribuées presque immédiatement […] et de rédiger tout particulièrement l’adresse de façon impeccable ». Il encourage, pour cet usage, d’utiliser la machine à écrire.

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