Deux soldats noyés
L’accident s’est déroulé lundi 26 juillet. Deux soldats du 6e génie demandent au restaurant de la Pointe de louer un canot pour faire une promenade sur la Loire. M. Joubert, le restaurateur, refuse, dans un premier temps, en mettant en cause la dangerosité de la Loire, puis accepte finalement. Les deux hommes embarquent et atteignent une île de la commune de Denée. À leur retour, un violent courant fait dériver la barque. Ils jettent alors l’ancre mais « l’arrêt subit qu’elle produisit en s’accrochant au fond de l’eau causa à la petite embarcation un choc tel que les deux soldats furent projetés dans le fleuve ». L’un coule aussitôt dans l’eau. L’autre tente de regagner la rive mais, épuisé, il coule à son tour. Les gendarmes du Tertre ouvrent une enquête et découvrent que les deux sapeurs appartiennent au 10e génie, les deux étaient mariés et l’un avait trois enfants.
La mort du sous-lieutenant André Joubert
La Croix Angevine débute son article en écrivant : « il y a quelques jours, Angers apprenait avec douleur la mort qui vient de plonger dans le deuil l’une des familles les plus honorables de notre cité. André Joubert, sous-lieutenant d’infanterie, est tombé sur le champ de bataille, ajoutant une page glorieuse au Livre d’Or qui racontera les exploits des vaillants fils de l’Anjou ». Le jeune homme, âgé seulement de 22 ans, fait sa scolarité à Angers et sort de Saint-Cyr. Avec la déclaration de guerre, il s’engage rapidement, dévoué « à la cause de la Patrie ». Il se fait remarquer au combat par son courage, son énergie et son esprit de décision. Le 7 juin 1915, il est parti à la tête de sa section mais une balle ou une grenade l’atteint mortellement à la tête.
L’incinération des soldats
Le journal L’Express du Midi, que dirige M. Victor Lespine, organise une pétition contre le projet de loi voté par la Chambre et actuellement soumis au Sénat sur l’incinération des soldats morts à l’ennemi. Cette campagne d’opposition est soutenue depuis peu par Maurice Barrès mais n’est pas du goût de certains maires. Finalement, la Commission du Sénat dont M. Bodinier, sénateur de Maine-et-Loire, est président, vient de rejeter à l’unanimité le projet de loi sur l’incinération des soldats.
Une belle famille
Dans l’arrondissement de Saumur, la commune de Montilliers réalise la citation d’une famille au titre de « belles familles ». Cette semaine, il s’agit de la famille de M. André Poitou, cultivateur, qui a dix enfants. « Cinq de ses fils et son gendre sont sous les drapeaux ». Constant, un des fils, est en convalescence à l’hôpital de Rennes car il est grièvement blessé suite à « un combat où il fit vaillamment son devoir ». Paul est caporal au 335e et cité à l’ordre de son régiment. Il est actuellement blessé et « attend avec impatience sa guérison complète pour retourner se battre ». Un troisième, Alphonse est sergent au 277e, il a fait l’objet de la citation suivante : « le 14 février, par une nuit très noire, est allé seul en patrouille jusqu’à 25 mètres des tranchées au S… de X… et a assuré la liaison avec un régiment voisin : a eu une tenue très courageuse sous le feu les 14, 15 et 16 février ». Il est décoré de la Croix de guerre.