Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Semaine du 30 octobre au 5 novembre 1916

La Chronique Angevine de la Croix (25 JO 26) est un quotidien local d’inspiration conservatrice, qui ne traite qu’indirectement de la guerre. Les articles développés durant cette semaine permettent de faire le bilan de la mobilisation citoyenne en Anjou et les répercussions du conflit dans la vie quotidienne de ses habitants.

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La souscription au deuxième emprunt en Maine-et-Loire

La contribution des civils angevins à l’appel de la Défense nationale est enfin comptabilisée. La Trésorerie de Maine-et-Loire recueille ainsi de 65 à 70 millions de francs, dont 60 % en numéraire, 30 % en bons du Trésor, 10 % en obligation ou rente et pas moins de 600 000 francs en or. Parallèlement, la succursale de la Banque de France à Angers récolte environ 20 millions. C’est près de 100 millions de francs qui sont ainsi envoyés d’Anjou à l’effort de guerre national. Le mois d’octobre 1916 est donc placé sous le signe de la solidarité patriotique, mais les victoires des forces alliées et la propagande des quotidiens locaux ont sans nul doute contribué à amplifier le phénomène. 

Pour les orphelins de la guerre

Une Journée national des orphelins est organisée dans toute la France le dimanche 12 novembre 1916, en marge des commémorations de la Toussaint. La Chronique Angevine de la Croix appelle donc à soutenir activement les groupements corporatifs et mutualistes s’occupant de ces enfants : « c’est pour les petits vaillants qui sont tombés pour la défense du sol sacré de la Patrie qu’il sera fait appel à la générosité de tous ».

La crise des charbons

La pénurie de matière première inquiète profondément les autorités locales, mais aussi nationales, et montre à quel point la guerre affecte le quotidien de tous. La question du charbon est d’autant plus problématique qu’il est encore utilisé comme source d’énergie et combustible principal des usines, mais aussi des particuliers, pour le chauffage et la lumière : « la question est telle […] que des villes sont menacées de manquer de lumière et de chauffage ». La ville d’Angers est particulièrement touchée et « l’usine à gaz est sur le point d’éteindre ses fours ». La situation inquiète, et pose aussi question car les villes de Nantes et d’Orléans sont bien approvisionnées. Ferdinand Bougère intervient donc lors d’une séance du ministère de la guerre sur la question des transports le 27 octobre 1916. Il propose la réouverture de la navigation sur la Loire et le lancement d’opérations de dragages afin de la rendre possible.

Diffamation contre une directrice d’école privée

La Cour d’appel d’Angers juge une diffamation contre une directrice d’école privée. Un certain nombre de rumeurs courent en effet à propos des relations qu’entretiennent les représentants de l’Église catholique et l’Allemagne.  Les personnes revendiquant leur appartenance à cette religion  sont donc montrées du doigt et jugées partisans de l’ennemi : « vous êtes, lui a-t-il dit, des assassins ; c’est vous qui faites tuer nos pauvres gars. Vous faites, avec les curés et les nobles, des quêtes pour envoyer l’argent au Pape qui l’envoie à l’Allemagne ». Un arrêt du Conseil du mois de mars 1916 s’oppose fortement à cette attitude et condamne sévèrement les détracteurs. L’accusé écope d’une peine de deux mois de prison et d’un franc de dommage et intérêt, « question de dignité » selon la directrice. L’affaire d’Angers est donc montrée en exemple contre des « accusations de crimes de lèse-patrie et de haute trahison ».

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