Le bombardement d’une usine de produits chimiques en Allemagne
Des avions allemands continuent à lancer des bombes sur la capitale française. L’armée française décide alors de riposter en envoyant une escadrille, composée de 18 avions « portant chacun 50 kilos de projectiles » pour bombarder trois usines à Ludwigshafen notamment la « Badische Anilin ». Cette usine est devenue un « organisme monstre » avec des succursales en Europe notamment en France. Elle emploie 18 000 ouvriers et met à leur disposition une cité ouvrière. Simple usine de couleurs chimiques au départ, elle est devenue « l’une des plus importantes fabriques d’explosifs de toute l’Allemagne ». Le journal précise que les aviateurs « sont restés près de six heures en l’air et ont parcouru plus de 400 km ». Les résultats sont satisfaisants : plusieurs bâtiments sont incendiés et endommage la production d’armes allemandes.
Les Turcs auraient perdu 60 000 hommes
Le New-York Herald transmet l’information qu’il a reçue : « les pertes des Turcs dans les Dardanelles dépasseraient 60 000 tués et blessés et leurs forces disponibles n’excéderaient pas 80 000 hommes ». Face à ces pertes, les Turcs décident de rester sur la défensive dans le Caucase et de concentrer leurs efforts dans les Dardanelles. Le journal souligne le moral en berne des nouvelles troupes, venant de Syrie. Celles-ci « ont fait de longues marches et ont subi des privations. Aussi, sont-elles très déprimées ».
De plus, la panique se ressent à Constantinople, depuis qu’a été aperçu un sous-marin des troupes de l’Entente dans le port de la ville. La population se replie et ferme les boutiques. Les navires fuient le port et se réfugient dans la Corne d’Or notamment certains « bâtiments [qui] sont pour la plupart des grands paquebots allemands qui servaient de « homes » aux officiers allemands ».
La progression des troupes italiennes continue
D’après le communiqué du 1er juin 1915 du grand état-major italien, les troupes italiennes progressent au-delà de la frontière du Trentin et du Tyrol. « À 10 kilomètres environ, au nord d’Ala, nous avons occupé l’importante hauteur de Coni Zugna qui domine Reverto et sur laquelle les Autrichiens avaient, il y a quelques temps, décidé de bâtir une forteresse ». « Sur les plateaux, notre vigoureuse action d’artillerie se poursuit ». « À la frontière du Frioul, les pluies persistent, avec un crue des cours d’eau qui est en conséquence. Nos troupes rivalisent d’abnégation, d’entrain et de sereine confiance pour surmonter les difficultés ».
Les permissions agricoles
Le ministre de la Guerre, M. Millerand, adresse au gouverneur de Paris ainsi qu’aux généraux commandant les régions, une circulaire concernant les permissions agricoles. Ces dernières seront accordées « aux hommes exerçant des professions agricoles, mais encore aux maréchaux ferrants, nécessaires pour ferrer les animaux employés aux travaux et pour réparer les machines agricoles ». Ces permissions concordent avec la période de fenaison qui est « un des travaux agricoles les plus délicats notamment par la célérité qu’exige sa réussite ». Le ministre précise bien que cette permission « ne doit pas être considérée comme une faveur exceptionnelle, accordée à titre de récompense mais comme un moyen normal de mettre à la disposition des communes la main d’œuvre qui leur est indispensable pour mener à bien un travail urgent dont l’importance ne peut être contestée ». La circulaire s’adresse aux « territoriaux de touts les dépôts, de toutes les armes et de tous les services ». Seuls les dépôts station de Dunkerque, Verdun, Toul, Épinal et Belfort ne sont pas concernés.
L’alimentation de la population civile
Le préfet de Maine-et-Loire, Edmond Fabre, signe un nouvel arrêté concernant le ravitaillement de la population locale. Le premier article autorise les cultivateurs, les négociants et tous détenteurs de blé « à traiter amiablement avec les minotiers de Maine-et-Loire » à un prix raisonnable, ne dépassant pas « les 32 francs de quintal sur wagon ». Le deuxième article réglemente le prix de vente de la farine, celle-ci « ne pourra être vendue plus de 70 francs la culasse ». Il en est de même pour le pain qui ne dépassera pas « 1 fr. 40 les 3 kilos à Angers et 1 fr. 35 les 3 kilos dans les autres communes du département ».
Les résultats de la « Journée Française »
La « Journée Française » s’est déroulée le 30 mai et ses résultats ont dépassé toutes les prévisions. Sur Angers, la somme récoltée est de 8 600 francs, ce qui est supérieure « au produit des trois précédentes journées organisées à Angers ». Le Conseiller de l’Ouest adresse donc ses remerciements aux Angevins « au nom de toutes les victimes de l’invasion » mais aussi aux « infatigables quêteuses » qui sont les « déléguées de l’Union des Femmes de France de la Société de secours aux blessés militaires, des personnels de l’enseignement et des postes, les sœurs de St-Vincent-de-Paul ou bien de simples volontaires belges et françaises ».
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