Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

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Les signets dans les registres paroissiaux et d'état civil et les permaliens sont en cours de reprise. Ils seront disponibles début juillet. Merci de votre compréhension.

Semaine du 4 au 10 décembre 1916

C’est à la fin de l’année 1916 que la lassitude commence à se manifester en France. Le moral des soldats sur le front est au plus bas et les pays Alliés doivent accuser plusieurs déconvenues militaires et des crises politiques internes. La situation à l’Est est particulièrement tendue : les Roumains ont perdu Bucarest et le roi Constantin de Grèce mène une répression sans précédent contre les partisans venizelistes. Les dissensions politiques touchent également le cœur de l’Angleterre et le premier ministre Lloyd Georges tente de faire le consensus. Le Messager de l’Ouest (81 JO 8) livre les clés de cette semaine.

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La prise de Bucarest

Si l’armée roumaine marche victorieusement contre les Serbes sur la frontière ouest du pays depuis son entrée en guerre, elle affaiblit considérablement le Nord de la Roumanie en le laissant à la merci des troupes allemandes. La prise de Bucarest est donc « un événement attendu depuis quelques jours » et les succès allemands « l’ont rendu inévitable ». Pour des raisons d’ordre militaire, les Roumains « ont jugé préférable de ne pas défendre » et d’échapper ainsi « à l’encerclement de leurs adversaires ». C’est donc un choix stratégique qui motive leur éloignement des combats et ils se dirigent désormais vers l’armée russe pour « faire front ensemble ». Cette défaite « ne doit pas inciter les Alliés à perdre la confiance qu’ils avaient dans l’issue favorable de la guerre » et ce mot d’ordre est repris par tous. Le président du conseil des ministres russe, M. Trépof déclare ainsi : « Rien ne peut changer […] la résolution de mener à bien la guerre jusqu’au bout, jusqu’à la victoire. Il n’y aura jamais de paix prématurée, ni de paix conclue séparément par les Alliés. Aucun sacrifice n’arrêtera la grande Russie ». Il affirme ensuite que la chute de Bucarest ne porte pas atteinte à l’unité européenne contre les empires centraux et ne fera au contraire que les consolider.

Le blocus de la Grèce

La Grèce vit une division profonde de son opinion publique entre les partisans des Alliés, qui se tiennent aux côtés de M. Venizelos, et les neutres, aux côtés du roi Constantin. « Le parti royaliste a réussi à reprendre le contrôle de la censure, des télégrammes et de la presse […] Les correspondants des journaux des Alliés à Athènes ainsi que toutes les personnes soupçonnées de tendances venizelistes vivent sous la menace de violences personnelles ». La répression anti-Entente éclate bientôt sous la forme d’un attentat contre un détachement français au dépôt de Roufos. « Athènes offrait hier, le spectacle de la pire anarchie » selon des communications anglaises et « les scènes auxquelles nous assistâmes à Athènes rappellent les récits historiques que nous avons lus de l’extermination des huguenots à Paris, le jour de la Saint-Barthélemy ».

La crise anglaise

Le premier ministre anglais Lloyd Georges travaille à la formation d’un nouveau cabinet de ministres et les divisions politiques bloquent considérablement les négociations. La coopération du parti travailliste n’est pas encore acquise car la formation reste divisée et sceptique sur la ligne de conduite du pays. Le manque de rapidité affaiblit considérablement le gouvernement dans la conduite résolue de la guerre et Lloyd Georges veut retourner au « système historique d’un petit cabinet siégeant tous les jours pour s’occuper exclusivement de battre l’ennemi ». Avocat « le plus vigoureux et le plus décidé de la guerre », le premier ministre est la « meilleure réponse à donner aux parlottes de paix que les émissaires allemands essaient continuellement de ressusciter ».

Les cadeaux de Noël

Publicité publiée par Le Messager de l’Ouest pour le maître photographe Alzieu :
« Il n’est pas plus agréable cadeau de Noël ou d’étrennes à envoyer aux chers poilus,
Au front
Que vos portraits, épouses, mères, sœurs, enfants, faisant ainsi sauter
Aux yeux
De vos biens aimés votre espérance en la victoire qui vous rend forts, quand même souriants. Alors leur montera
Aux lèvres
La grande soif de bons baisers qui seront au retour votre récompense. Et
Aux nez
Des ennemis, nos braves vous béniront ».

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