La Terre et la Famille
Le journal souligne en premier lieu la dégradation des conditions de vie pour les civils et en particulier dans le monde agricole français : « Il serait puéril de dissimuler la situation faite à l’agriculture par la guerre, même dans les provinces qui n’ont jamais été occupées par l’ennemi et dont les champs n’ont pas été labourés par les obus ». Concentré sur le quart Nord-Est du pays, le conflit n’épargne donc personne et l’effort de guerre est supporté par tous. « Le laboureur est aujourd’hui un soldat » qui doit défendre sa terre et l’on s’inquiète déjà des conséquences désastreuses des combats sur la population rurale. Les nombreuses terres en friche témoignent en effet du manque d’hommes et de main d’œuvre, même si les femmes, les enfants et les vieillards « ont vaillamment pris leur part ». S’appuyant sur ces considérations pour mettre en avant les valeurs chrétiennes de la famille, La Croix Angevine fait donc l’éloge de la famille nombreuse, qui supporte plus facilement les sacrifices consentis par la guerre et la gestion de terres, grâce à une solidarité sans faille et la participation de tous pour le bien collectif.
Reprise des conflits sur le front de la Somme
Les communiqués officiels des 4 et 5 septembre 1916 font état de la reprise des combats entre les armées britanniques et françaises d’une part et l’armée allemande d’autre part. Répartis de chaque côté de la Somme, les Alliés concentrent leurs feux sur la rive nord : « Sur le front de la Somme, la bataille engagée hier par les forces franco-britanniques s’est développée aujourd’hui sur les deux rives de la Somme et s’est poursuivie toute la journée avec un extrême acharnement au nord de la rivière ». Le combat tourne cependant à leur avantage et « malgré les efforts répétés de l’ennemi, nous avons infligé à l’adversaire des pertes sanglantes ». Le rôle de l’aviation joue par ailleurs un rôle primordial dans cette victoire grâce aux bombardements effectués dans les jours précédents. Les combats se développent désormais sur de nouveaux fronts autours des villes de Barleux et Beloy.
Mort d’Arnous Rivière
Le baron Arnous Rivière est décédé à l’âge de 81 ans dans le courant de la semaine. Ancien conseiller général de Maine-et-Loire et maire de la Chapelle- Saint-Florent pendant plusieurs années, le baron est connu pour son engagement dans la guerre franco-prussienne de 1870. Élève de Saint-Cyr et capitaine de cavalerie pendant ce conflit, « il guerroya héroïquement avec Bourbaki et fit avec ce général la campagne de l’Est ». La Croix Angevine salue un homme doté d’une « heureuse influence sur les affaires de ce département ».
Pèlerinage de Mûrs à Béhuard
Le jeudi 7 septembre 1916 a lieu un pèlerinage qui part de Mûrs pour rejoindre Béhuard. 150 pèlerins compose le cortège avec « un défilé de voitures plus pittoresques et tout à fait charmant sur la route de Denée par un clair soleil, et le voyage s’accomplit plein d’entrain, au chant des cantiques ». Le curé et le maire de Béhuard sont tous deux présents et une messe solennelle est célébrée pour les soldats de la commune morts au combat. Monsieur le curé, « artiste trop modeste, a chanté en s’accompagnant lui-même, plusieurs morceaux qui ont profondément ému son auditoire » et à cinq heures, « les pèlerins étaient de retour, tous ravis de cette excellente et si réconfortante journée ».
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