La revue de la semaine
Le communiqué officiel de Paris du 7 mars 1916 révèle qu’à l’ouest de la Meuse, « les allemands ont pu progresser par infiltration le long de la voie ferrée aux environs de Regneville ». Ils se sont emparés de la cote 265 « malgré les lourdes pertes qui leur ont été infligées par nos tirs d’artillerie et nos mitrailleuses ».
Le communiqué du 8 mars 1916 informe qu’aucune attaque d’infanterie n’est menée mais que les Allemands bombardent intensivement les positions françaises à l’ouest de la Meuse.
Le communiqué du 9 mars 1916 annonce que « deux tentatives d’attaque précédées d’une préparation intense d’artillerie sur le village de Bethincourt ont été arrêtées par nos tirs de barrage qui ont empêché l’ennemi de déboucher ». Dans la région entre Douaumont et le village de Vaux, « les Allemands ont dirigé plusieurs attaques à puissants effectifs sur nos positions ». Mais malgré l’intensité des tirs de l’artillerie et la violence des assauts, « l’ennemi n’a pu faire fléchir notre ligne et a été complètement repoussé ».
Un ultimatum au Portugal
Une dépêche de Berlin est transmise à différents journaux de Stockholm annonçant que « l’Allemagne vient de notifier au Portugal que si les navires qu’il retient dans ses ports ne sont pas relâchés dans les quarante-huit heures, les relations diplomatiques seraient rompues à la fin de ce délai ». Parallèlement, les résidents allemands quittent le Portugal en très grand nombre, suite à l’information donnée par le consul allemand de quitter le pays dans le plus bref délai.
Ne désespérez jamais
Mme Mevel, habitant à Angers, est sans nouvelle de son mari, soldat au 2e colonial, parti depuis le 14 juillet 1915. L’Angevine écrit régulièrement à des sociétés françaises et suisses qui lui répondent vaguement. Elle a alors « la très bonne idée d’écrire au roi d’Espagne ». Une réponse lui parvient : « j’ai l’honneur de vous informer, ordre de Sa Majesté le Roi, que d’après une communication de son ambassadeur à Berlin, M. Mevel Jean-Marie, du 2e colonial, 1re compagnie, se trouve à Altengrabow en bonne santé ». Le Républicain de Maine-et-Loire en profite pour lancer un message d’espoir à tous ceux qui n’auraient pas de nouvelle de leurs proches partis sur le front.
La situation agricole
Le journal publie un article faisant état de la situation générale de la vie agricole. Alors que le mois de février a été assez doux, on constate pour le mois de mars, l’apparition de gelées et de chutes de neige qui ralentissent « assez sensiblement la végétation » et entravent « en partie les travaux extérieurs ». Beaucoup d’arbres fruitiers souffrent « de leur trop grande précocité due aux conditions climatériques particulièrement favorables du mois précédent ». Les céréales ont un état « plutôt médiocre » en raison des terres trop humides. De plus, des inondations causent des dégâts considérables dans les exploitations céréalières.
Plus localement, Le Républicain de Maine-et-Loire publie la circulaire du ministre de l’Agriculture, reçue par M. Morain, directeur des services agricoles de Maine-et-Loire. Cette circulaire se concentre sur la question de la main d’œuvre. Il est décidé que des permissions vont être accordées « dans la zone de l’intérieur, non seulement aux territoriaux, mais même aux hommes de l’active et de la réserve ». 2 500 chefs d’exploitations seront exemptés de leur activité militaire pendant un mois pour se concentrer sur les travaux agricoles. Les militaires cantonnés dans des régions agricoles vont être sollicités. La circulaire souligne « un autre réservoir de main d’œuvre militaire, celui des prisonniers de guerre dont le nombre va être augmenté ». Enfin, les agriculteurs ne doivent pas oublier également la main d’œuvre civile, composée « de travailleurs libres, de réfugiés, de coloniaux, d’étrangers, dont la concentration est opérée par l’Office national de la main d’œuvre agricole ». La circulaire précise le rôle des comités agricoles qui viennent d’être constitués. Ils doivent surveiller et encourager « la mise en culture de toutes les terres de la commune » à son maximum de rendement. Ils doivent apporter tous les conseils aux agriculteurs et deviennent leurs intermédiaires et défenseurs auprès des autorités civiles et militaires.
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