Lundi 6 septembre 1915, le torpillage du vapeur « Hesperian »
Parti de Liverpool, l’« Hesperian » rejoint Montréal avec à son bord 700 passagers et 250 hommes d’équipage. Le paquebot est alors torpillé sans avertissement par un sous-marin allemand au large de Fastnet, en Irlande. Les canots de sauvetage, remplis par les passagers sont rapidement mis à la mer. Quelques blessés sont à déplorer. Le bateau est secouru par des navires venant de Queenstown. L’Ouest fait part d’un détail étonnant : « parmi les passagers de l’« Hesperian » se trouvait un soldat canadien devenu aveugle et auquel la violence du choc de la torpille fit recouvrer la vue ». Ce torpillage par un sous-marin allemand soulève une nouvelle indignation.
Mardi 7 septembre 1915, les médecins français en Serbie
Un groupe de médecins français, parmi lequel se trouve le docteur Gandon, originaire de Saumur, est envoyé par le Gouvernement français en Serbie pour combattre une épidémie de typhus exanthémateux. La maladie s’est déclarée dans le pays à partir de l’arrivée des prisonniers faits par l’armée serbe et touche désormais la population civile. Des médecins sont aussi touchés : « il restait 500 praticiens valides pour soigner cinq millions d’habitants ». Le groupe de médecins français s’est organisé sur place et entame une campagne de vaccinations grâce aux sébums qu’ils ramènent de France. « En cinq mois d’efforts, la mission française avait réussie à faire reculer les épidémies et à faire reculer leur champ d’action ».
Mercredi 8 septembre 1915, le général Joffre sur le front italien
Le général Joffre se rend en Italie où il est présenté au roi Victor-Emmanuel. Accompagnant le général Cadorna, il observe le front italien. Les deux hommes échangent longuement. Pendant deux jours, le général français visite les points les plus caractéristiques du front et remarque « la vaillance de nos alliés et l’effort considérable déjà accompli » ainsi que « la belle attitude et la superbe tenue des troupes italiennes ». Le roi italien décore Joffre de la grand-croix de l’ordre militaire de Savoie.
Mercredi 8 septembre 1915, la vie artistique en Maine-et-Loire
La vie artistique est profondément troublée par les événements actuels mais certaines villes du département veulent la ranimer. Ainsi, le début de la saison artistique d’Angers est fixé au 16 septembre et se compose de multiples représentations cinématographiques auxquelles se joignent les musiques d’un orchestre. Des « soirées Épiques ou Dramatiques » sont données deux fois par mois. La ville de Saumur, elle, accueille prochainement la pièce de théâtre de Chartier, tiré du roman de René Bazin, Les Oberlé. Cinéma-Pathé multiplie ses projections. De plus, des démarches sont réalisées « pour obtenir la réouverture du coquet établissement du Quai de Limoges, le Théâtre des Nouveautés ».
Vendredi 10 septembre 1915, la Tsar à la tête de ses armées
Le Tsar Nicolas adresse à l’armée russe cet ordre du jour : « Aujourd’hui, j’ai pris le haut commandement de toutes les forces armées de terre et de mer opérant sur le théâtre de la guerre ». Il prend la place du grand-duc Nicolas car il doit assumer « son devoir envers la patrie dont Dieu [lui] a confié la charge », d’autant plus que l’ennemi pénètre à l’intérieur du territoire. Ainsi, il appelle à une « concentration des plus intenses de toutes les autorités militaires » ainsi qu’à « l’unification du commandement » et le « redoublement de l’activité générale de tous les éléments de l’administration gouvernementale ».