Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Semaine du 7 au 13 janvier 1918

Le Conseiller de l’Ouest (27 JO 19) retrace l’action des troupes françaises en Italie et la venue de civils italiens dans les usines de guerre de la région. L’engagement réciproque des Alliés dans la guerre et leur solidarité s’expriment dans tous les domaines, qu’ils soient militaires ou économiques. Alors que le rationnement du pain commence à se mettre en place dans toute la France, l’opinion publique supporte toujours autant le gouvernement dans sa lutte acharnée contre l’Allemagne. De l’autre côté du Rhin, la confiance du peuple envers les autorités politiques ne tient plus qu’à un fil et cette dernière est dorénavant orientée par la censure.

Temps de lecture :  min.

La France en Italie

Le secours apporté par les Alliés à l’Italie est applaudi par la population italienne à chaque passage de troupes, et notamment françaises. Il faut dire que l’appui des poilus est décisif dans la défense du pays sur la frontière nord et nord-est. « Nos amis italiens ont voulu par de superbes manifestations célébrer l’entrée en action de nos vaillants poilus. Nous avons tous appris avec la joie la plus vive que nos alpins ont été magnifiques d’élan et d’audace en s’emparant du mont Tomba, et ce premier fait d’armes qui a consolidé, sur ce point, le front des Alliés, a été comme le signal des attaques heureuses, puisque presque aussitôt après, les Italiens chassaient les Autrichiens de la boucle de Zenzo, et qu’il ne reste plus un ennemi sur la rive droite de la Piave ».

Les Italiens à Angers

Si des combattants sont envoyés de France en Italie, «nos excellents alliés les Italiens nous ont envoyé quelques hommes dont les aptitudes peuvent être utilisées dans nos usines et dans certaines entreprises dont bénéficie la Défense Nationale. Ces hommes sont des territoriaux qui fraternisent avec les nôtres. Nous devons envoyer un salut amical à ces utiles auxiliaires qui ne nous mesurent ni leur affection ni leur dévouement ». L’échange de service entre les deux nations alliées s’apprécie d’autant plus dans cet exemple de coopération et d’entraide. Des soldats pour défendre l’Italie contre de la main-d’œuvre qualifiée pour les usines de guerre françaises, voilà bien le type d’accord que l’Entente permet de conclure entre deux pays.

La censure en Allemagne

Les journalistes français l’avouent ; en comparaison avec la censure allemande, « nous sommes sur un lit de roses » au niveau du contrôle de la presse nationale. La Tribune de Genève vient de révéler les procédés de la censure allemande qui cherche avant tout à « diriger l’opinion publique, tromper l’ennemi et les Allemands eux-mêmes ». Un certain nombre d’instructions ont été fournis aux journaux ennemis pour traiter des événements de la guerre et de la crise interne qui secoue l’Allemagne en ce mois de janvier 1918. « Les troubles ouvriers, les problèmes de déficit alimentaire, les allusions aux difficultés pour se procurer et distribure [sic] le charbon sont interdites. Mais on invite les journaux à mettre en relief les pertes de l’ennemi et certaines interprétations prescrites de la situation internationale […] On désire voir mettre plainement et distinctement au premier plan l’assertion que l’offensive ennemie a complètement échouée sur tous les fronts, et que l’Entente n’a plus d’autres alternatives que de tenter une nouvelle offensive, parce que les hommes d’État ennemis continuent à s’opposer à la paix ». 

Avis à la boulangerie angevine

Le rationnement du charbon permet de mettre en œuvre une carte de renseignement pour chaque consommateur français. Grâce à ces cartes de rationnement, les autorités établissent désormais des listes de clients pour chaque boulangerie d’Angers afin de limiter la production de pain et l’épuisement des réserves de blé. Les boulangers doivent donc venir récupérer leur liste nominative et la comparer avec leur clientèle réelle. La municipalité leur demande également de répartir la quantité de pain qu’ils fabriquent sur les différentes heures de la journée. Cependant, un certain nombre de problèmes surviennent dans l’application de cette mesure. Certains boulangers d’Angers ne comprennent pas bien les tenants et les aboutissants de la réforme en diminuant leur activité de 20 %, creusant encore un peu plus le ventre des habitants.

Retour à la liste des actualités

Abonnez-vous à la lettre des Archives

Retour en haut de la page