Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Actualité alerte : Armistice - Fermeture des Archives départementales

Les Archives départementales de Maine-et-Loire seront fermées le lundi 11 novembre.

Cartes d'Anjou

Un voyage dans l’espace et le temps !

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Comment connaître le monde qui nous entoure ?
Comment le représenter pour mieux l’appréhender et se l’approprier ?
Les cartes sont à la fois des objets de pensée, des œuvres d’art, des outils de localisation et de connaissance de l’espace, autant que de véritables instruments de pouvoir.

Vidéo Youtube « Qu'est-ce qu'une carte ? »

Les premières cartes

Depuis toujours, l’homme a éprouvé la nécessité de se situer dans l’espace qui l’entoure, qu’il soit céleste ou terrestre. Si la plus ancienne carte conservée est mésopotamienne, ce sont les Grecs, et notamment l’astronome et géographe Claude Ptolémée (IIe siècle) qui permettent à la cartographie de franchir des étapes décisives. La vision romaine est plus pragmatique : la carte trace des itinéraires à travers l’Empire, dans un but militaire mais aussi commercial. La « table » de Peutinger, copie d’une carte antique réalisée au XIIIe siècle, en est une parfaite illustration.

Au XVIe siècle, la redécouverte des savoirs de l’Antiquité, couplée avec un vaste mouvement d’exploration géographique et de découvertes techniques renouvellent l’approche de la cartographie, que le perfectionnement de l’imprimerie et de la gravure va permettre de diffuser. Les Hollandais sont alors les cartographes les plus brillants d’Europe. Gérard de Kremer, dit « Mercator », invente une nouvelle projection tangencielle qui lui permet de publier en 1569 le premier « Atlas ». Abraham Ortel, dit Ortelius, son ami et concurrent, publie en 1570 le « Theatrum Orbis Terrarum » qui connait dès sa parution un succès prodigieux, tant l’époque est en attente de cette nouvelle vision du monde.

Cartographier l’Anjou, du XVIe au XVIIIe siècle

La première carte connue de la province d’Anjou est l’œuvre d’un géographe et érudit angevin, conseiller au Présidial d’Angers, Lézin Guyet (1515-v. 1580). Gravée par Gabriel Tavernier et publiée pour la première fois en 1573, elle est incluse par Ortelius en 1579 dans l’édition augmentée de son Théatrum orbis terrarum, et de nombreuses fois rééditée ensuite dans divers atlas, soit en latin, soit en français.

Au XVIIe siècle l’initiative change. Avec Louis XIV, le pouvoir royal s’approprie la carte, devenue un instrument de pouvoir. Des progrès considérables sont accomplis, tant sur le plan des relevés avec l’invention de la planchette, que sur le plan des calculs avec la mise au point de la méthode de triangulation, qui permet un calcul exact des distances et des proportions.

Qu’est-ce qu’une carte ? Comment la dessiner en respectant de justes proportions ? Pour répondre à ces questions, regarder le film d’animation ci-dessous.

Au fil des années, les cartographes précisent les contours de la province, aiguisent leur description, précisent le cours des rivières, décrivent des entités administratives plus ou moins étendues (cartes du gouvernement d’Anjou, de la généralité de Tours, etc.).

Une dynastie de cartographes : les Cassini

Aux XVIIe et au XVIIIe siècle, une famille va, plus que toute autre, illustrer l’excellence de l’école scientifique française en matière de cartographie, celle des Cassini.

Le premier d’entre eux, Giovanni Domenico Cassini, déjà savant réputé, est appelé par Louis XIV qui lui confie la direction de l’Observatoire royal, récemment créé. Il le restera jusqu’à sa mort en 1712, son fils Jacques (1677-1756), puis son petit-fils César-François (1714-1784), et enfin le fils de ce dernier Jean-Dominique (1748-1845), perpétueront son action.

Mais leur grande œuvre est surtout la cartographie de la France, commandée en 1747 par Louis XV à César-François. Celui-ci organise un quadrillage serré du territoire, avec des équipes de terrain jointes à une organisation rigoureuse de projection et de gravure. La « Carte de Cassini », dont la réalisation se terminera en réalité dans les premières années du XIXe siècle, reste aujourd’hui encore une incomparable source de connaissances géographiques et topographiques. Composée de 180 feuilles couvrant chacune 40 000 toises soit 80 x 50 km environ, elle connut une diffusion exceptionnelle et servit de base à tous les travaux postérieurs, notamment à partir de 1820 à la réalisation des cartes d’État-Major. La feuille concernant « Angers », qui recouvre la plus grande partie de la province, correspond à la planche 98. Elle a été levée entre 1763 et 1769, et publiée pour la première fois en 1776. En version mobile, la carte était découpée en 21 pièces collées sur toile de jute et pliées pour faciliter le transport. Des étuis accompagnaient aussi la carte ainsi pliée pour la protéger.

Des provinces aux départements

Lorsque la Révolution décide, durant l’hiver 1789, de donner à la France un nouveau découpage administratif, la cartographie est mobilisée pour en matérialiser les nouveaux contours. Ainsi, sur la trame des cartes anciennes, est dessiné le département, aux frontières plus étroites que celles de la province : la Mayenne et la Sarthe au nord reprennent à l’Anjou 80 paroisses, tandis que 26 autres rejoignent à l’est l’Indre-et-Loire.

La nouvelle entité prend le nom de Maine-et-Loire, officialisé dans le décret de création, signé le 26 février 1790. La carte du département doit être le symbole d’une ère nouvelle, et elle est déclinée jusque dans les objets quotidiens, comme des tabatières.

Conférence : En pleine figure !

En pleine figure ! La représentation figurée de Castelferrus et Saint-Aignan (Tarn-et-Garonne) en 1525, support de règlement judiciaire entre communautés villageoises
par Gaël Lebreton, chercheur associé au laboratoire FRAMESPA (UMR 5136 Toulouse 2 / CNRS), commissaire de l'exposition aux Archives Nationales « Quand les artistes dessinaient les cartes ». Mardi 10 mars 2020

En 1525, le prieuré de Saint-Aignan dépend de l’abbaye de Fontevraud, par conséquent la carte représentant Castelferrus et Saint-Aignan est conservée aux Archives départementales de Maine-et-Loire dans le fonds de l’abbaye de Fontevraud. En revanche, les archives manuscrites détaillant l’affaire sont conservées aux Archives départementales du Tarn-et-Garonne, H 230.

Vidéo Youtube « En pleine figure ! La résolution des conflits par la cartographie à la Renaissance »

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