Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Actualité alerte : Horaires de fin d'année

Les Archives départementales seront ouvertes de 9h à 16h30 (au lieu de 17h) les 24 et 31 décembre. La salle de consultation sera fermée du 25 décembre au 1er janvier.

Permis d'afficher

Exposition proposée du 23 mars au 20 septembre 2015

Temps de lecture :  min.

Aujourd'hui encore, malgré la diversité et l'efficacité de l'information virtuelle, l'affiche est présente partout dans l'espace public. Pourquoi ce succès ? D'où vient cette force, quelle est l'histoire de ce support à nul autre pareil, qui devient maintenant objet d'étude et de collection ? Les Archives départementales vous racontent cette histoire, ces histoires, en ouvrant leurs réserves riches de plus de 2 000 oeuvres.

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Aux origines de l'affiche

Les gravures sur stèle de Babylone, les messages des murs de Pompéi, les rouleaux du Moyen Âge sont déjà des précurseurs de nos affiches. Mais l’invention de l’imprimerie permet la création de feuilles de grand format, reproduites en plusieurs exemplaires. Ainsi nait l’affiche moderne, ou  plutôt le « placard », par allusion à l’application de l’objet sur son support mural. Par extension, l’affiche désigne aussi l’annonce portée sur la feuille. C’est ainsi que le premier journal qui commence à paraître en Anjou en 1773 porte le titre d’Affiches d’Angers. 

La Révolution utilise l’affiche comme moyen privilégié d’information politique. L’usage institutionnel reste majoritaire jusqu'à la fin du second Empire mais l’introduction d’illustrations entraîne une progressive privatisation du support, qui désormais vante des produits ou annonce des spectacles.

Le premier âge d’or

La loi du 29 juillet 1881, qui libère de toute contrainte l’affichage public, combinée avec l’essor des techniques d’imprimerie et le développement économique spectaculaire de la Belle Epoque, créent les conditions d’un développement sans précédent des usages de l’affiche. 

La couleur s’impose, les sujets se diversifient, les industriels se donnent les moyens d’attirer vers ce nouveau moyen d’expression les plus grands artistes. En Anjou, l’italien Nicolas Tamagno crée le Pierrot de Cointreau, Ferdinand Mifliez introduit les coquettes parisiennes. Le style Art nouveau évolue vers des formes stylisées étudiées pour parler au plus grand nombre. 

Nouveaux styles, nouveaux sujets

L’entre-deux guerres est une période de forte inventivité. Après le traumatisme de la Grande Guerre, l’essor de l’industrie, du commerce et des transports, la recherche de loisirs et de plaisirs offrent autant de thèmes qui étendent le champ de la création. De grands artistes se révèlent, comme en Anjou Jean-Adrien Mercier dont les personnages stylisés et colorés imposent rapidement la signature. Deux thèmes sont particulièrement présents dans les collections angevines.

La commande touristique

À partir de 1920, la modernisation des chemins de fer offre à la bourgeoisie de nouvelles possibilités de voyages d’agrément, premiers signes d’une démocratisation du tourisme. Les villes, les compagnies ferroviaires passent commande d’affiches touristiques de facture très classique, exaltant la beauté des paysages et la splendeur des monuments. A partir de 1936, le mouvement se renforce avec l’attraction des premiers congés payés. 

La promotion du sport

Les grands industriels, dans la droite ligne du paternalisme de leurs fondateurs, cherchent à mettre l’accent sur les valeurs de courage, mais aussi d’hygiène et de santé. Ainsi les grands commanditaires d’affiches sont le club Jean Bouin des Etablissements Bessonneau, ou le SCO des frères Fortin, dirigeants du Crédit de l’Ouest. Le cyclisme est également très présent, à travers les entreprises Idole, Roler’s et surtout Continental. 

L’affiche en guerre

Entre 1940 et 1945, l’affiche subit un double mouvement : son support et son graphisme, sauf exception, s’appauvrissent, mais le message véhiculé, de propagande ou de contrepropagande, est l’expression très forte de l’affrontement des deux blocs.  

Après la guerre, les messages politiques s’expriment encore très fortement par l’affiche, que ce soit à l’initiative des partis ou des syndicats, ou de la défense des grandes causes comme l’écologie ou le féminisme. 

Aujourd’hui, l’affiche continue à accompagner notre quotidien, sur les murs des villes comme aux bords des routes. Publicitaire, informative, engagée, elle est enjeu de reconnaissance, elle  est objet de collection. Elle n’a pas dit son dernier mot…

L’affiche en Résistance

Dès le début de l’Occupation, les troupes allemandes déploient sur les murs de nombreuses affiches, de consignes ou de propagande. Lacérations, déchirures, graffitis, commentaires, conservés ou relatés dans les rapports de gendarmerie, sont autant de gestes de résistance qui peuvent coûter à leur auteur jusqu’à la vie. 

Affiche et démocratie

Héritière des premiers affrontements du début du XXe siècle, lorsque  monarchistes, républicains et socialistes faisaient assaut d’annonces de leurs réunions publiques, l’affiche politique n’a cessé depuis un siècle d’être présente et de refléter le bouillonnement des idées. Elle est particulièrement riche durant les « Trente Glorieuses », autour du soulèvement de mai 1968, et lorsque le débat s’internationalise dans les causes telles que la guerre du Vietnam, l’apartheid ou la Palestine. Même si aujourd'hui ce moyen d’expression semble avoir perdu de sa vigueur au profit de la diffusion immédiate des grands médias, les échéances électorales voient revenir les colleurs d’affiches, inaltérables auxiliaires de la démocratie.    

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