Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

Actualité alerte : Horaires de fin d'année

Les Archives départementales seront ouvertes de 9h à 16h30 (au lieu de 17h) les 24 et 31 décembre. La salle de consultation sera fermée du 25 décembre au 1er janvier.

IIe siècle

L’Anjou dans la paix romaine (185)

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Bien peu d'événements connus troublent la paix romaine du deuxième siècle de notre ère. Ces années de stabilité sont surtout caractérisées par le développement des villes et des grands domaines ruraux, reliés entre eux par un dense réseau de voies de communications routières et fluviales.

Juliomagus , « le marché de Jules [César] », ne compte guère plus de 3000 habitants, mais se voit doté de bains à l'Esvière, d'un forum près de l'actuelle place de l'Académie, et, à l'orée orientale de la ville, d'un amphithéâtre pouvant accueillir six mille spectateurs. C'est à la fin du IIe siècle que la ville atteint son extension maximale, couvrant environ 80 hectares, sans toutefois franchir la Maine seulement traversée par un pont. Aux côtés de la capitale prolifèrent des centres tels que Doué, Varennes, Chalonnes..., parfois assez importants pour posséder, comme Gennes ou comme Frémur au confluent de la Maine, un amphithéâtre, un théâtre, ou des thermes. La campagne enfin se couvre de villae, dont la densité est particulièrement élevée au long de la Loire et de ses affluents. L'introduction de la culture de la vigne, jointe aux nombreuses productions agricoles, le développement de l'industrie de la céramique et l'exploitation des carrières fournissent la matière d'échanges variés, au long des routes construites en dur pour les principales et désormais jalonnées de bornes milliaires ou au long des voies d'eau entretenues et aménagées. De cet élan de peuplement témoigne encore aujourd'hui en Anjou l'abondance des toponymes en -é, issus du suffixe latin -iacus.

Dans ce contexte pacifique l’enfouissement du trésor trouvé en 1836 au village de Notre-Dame-d’Allençon ne laisse pas de nous étonner. Doit-on en attribuer la cause aux quelques troubles qui se produisirent en Gaule sous Commode en 185-186, ou à ceux que suscita la lutte entre Clodius Albinus et Septime-Sévère quelques années plus tard ? Cet ensemble d’une cinquantaine d’objets à destination religieuse est en tous cas parfaitement représentatif de la production locale gallo-romaine du IIe siècle. Il est constitué de vaisselle d’argent (casseroles, coupes et coupelles, plateaux, cuillers), de deux disques de miroir, de trois petits bustes, de deux rosaces et d’un buste d’applique en bronze. Découvert un beau jour par un cultivateur piochant son champ de vigne, il fut acheté, par l’intermédiaire du curé du lieu, par le bibliothécaire et collectionneur Toussaint Grille, puis, après sa mort, acquis auprès de ses héritiers en 1852 par le musée du Louvre. Une dernière pièce, relevée au même endroit un an après la trouvaille, et composée de trois éléments de fer constituant un masque, fut offerte en 1854 au musée archéologique Saint- Jean par son détenteur, et est actuellement conservée par les Musées d’Angers.

Repères chronologiques

  • 117-138 : règne de l’empereur Hadrien
  • 121 : voyage en Gaule d’Hadrien
  • 162 : invasions germaniques dans l’est de la Gaule
  • 180-192 : règne de l’empereur Commode
  • 186 : soulèvement des brigands de Materne
  • 196-197 : le général Albinus, soutenu par les légions de Bretagne et d’Espagne, s’oppose à Septime Sévère
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