Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

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Les Archives départementales seront ouvertes de 9h à 16h30 (au lieu de 17h) les 24 et 31 décembre. La salle de consultation sera fermée du 25 décembre au 1er janvier.

IIIe siècle

La montée des périls : la première enceinte d’Angers (275)

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Un moment arrêté par la puissance de l’organisation romaine, le cycle des invasions et migrations qui caractérise l’histoire de ces premiers siècles reprend de plus belle dès que l’Empire montre les premiers signes de faiblesse.

La situation géographique de l’Anjou le préserve, plus longtemps que d’autres territoires, des raids barbares qui, après la mort d’Alexandre Sévère (235), ne cessent de sillonner l’Empire. La grande invasion des Alamans en 253 ne semble pas avoir affecté l’Ouest ; en revanche, à partir de 258, les pays riverains de l’embouchure de la Loire ont à subir les incursions de pirates francs et saxons, venant de la mer du nord et remontant, six siècles avant les Vikings, le fleuve et ses affluents. Aucun appui ne peut venir des usurpateurs gaulois du trône romain, Postumus, Victorinus et Tetricus, auxquels se rallient pourtant les autorités locales. En 275 les pillard sont partout, arrivant aussi bien par la voie maritime de l’Ouest que par la voie terrestre de l’Est. La plupart des villae sont incendiées, et la misère qui s’ensuit entraîne dans tout l’Ouest une terrible révolte sociale : les « bagaudes », paysans déracinés, artisans ruinés, esclaves fugitifs, se déplacent en bande et terrorisent l’intérieur du pays.

Devant ces périls, en hâte, on fortifie : villae des aristocrates, vieux oppida celtes, relais des voies romaines et, bien entendu, périmètre des villes qui se dotent, dans le dernier quart du siècle, d’enceintes fébrilement élevées.

Angers n’échappe pas à la règle : un mur puissant (4 mètres de large dans sa partie plane la plus vulnérable, 2,50 mètres dans sa partie la mieux défendue par l’abrupt du coteau) entoure désormais un périmètre de 9 hectares, très restreint par rapport à la ville impériale et qui correspond environ aux emplacements cumulés de la cathédrale, de la cité et du château. Édifié dans un premier temps à la fin du IIIè siècle, renforcé au IVe siècle, on estime la hauteur de l’édifice final à 10 à 12 mètres. L’observation des vestiges encore présents ou dégagés par les campagnes successives de fouilles (Chanoine Pinier ; 1921 , M. Provost, 1974) montre une structure composée de trois éléments : un revêtement extérieur construit en moellons, alternant avec des chaînages de briques ; un noyau de remplissage constitué par une alternance de couches de mortier et de matériaux divers, provenant de réemplois ; un revêtement intérieur également construit en petit appareil irrégulier mais, sauf exception, sans chaînage de brique. Enfin, le rempart était épaulé de tours, à intervalles plus ou moins réguliers, de contreforts, et percé de portes, probablement au nombre de trois.

Repères chronologiques

  • 233-234 : premières incursions des Alamans en deçà du limes rhénan
  • 256 : vainqueur des Francs, l’empereur Gallien prend le titre de restitutor Galliarum, mais un soulèvement militaire sur le Danube l’oblige à dégarnir la frontière rhénane.
  • 256-258 : les Francs traversent la Gaule jusqu’en Espagne ; les Alamans atteignent la basse vallée du Rhône
  • 260 : Postumus, officier gaulois responsable du limes rhénan, proclamé empereur par ses troupes : l’Empire des Gaules est né
  • 268 : Postumus assassiné par ses hommes. Marius, Victorinus et l’aquitain Tetricus lui succèdent
  • 275 : Aurélien reçoit la capitulation de Tetricus ; fin de l’Empire des Gaules. Nouvelles invasions germaniques.
  • v. 290 : devant les invasions, Angers s’enferme dans une étroite enceinte.
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