Anjou - Département de Maine-et-Loire
Archives départementales Aux sources de l'histoire de l'Anjou

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Ve siècle

Les Francs s’installent en Anjou (464)

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Tout comme l’autonomie gauloise s’était pliée, à l’aube du premier siècle, aux lois de l’occupant romain, la civilisation gallo-romaine devait, au Ve siècle, s’incliner devant la domination franque.

Le chemin en avait été préparé : les incursions des IIIe et IVe siècles, la désorganisation des échanges, l’émergence d’un nouveau pouvoir politico-religieux aux mains des évêques, étaient autant de facteurs de transformation profonde de la société locale, et d'éloignement de l'ancien cadre romain. Le pouvoir des évêques était désormais relayé par les communautés rurales évangélisées par des apôtres locaux dont on peut suivre la progression au cours des Ve et VIe siècles. L'un d'entre eux, Maurille, installé à Chalonnes, acquit une telle renommée qu'il fut à son tour nommé évêque en 423. En 453, se tient à Angers le premier concile attesté en Anjou et dans la province ecclésiastique de Tours, qui, en 465, apparaît définitivement constituée dans le cadre de la IIIe Lyonnaise. Et le diocèse d'Angers coïncide, quant à lui, avec le territoire de la civitas préexistante.

Dans ce territoire christianisé, les francs sont déjà présents. Fédérés, ils sont utilisés par le commandement romain pour maintenir l'ordre et protéger les rives de la Loire des incursions saxonnes. C'est le cas en 464, lorsque l'Anjou est aux prises avec les bandes d'Odoacre. Les saxons remontent la Loire jusqu'à Angers, dont ils s'emparent. Le comte Paul, qui commande les troupes romaines cantonnées dans le pays, fait appel aux Francs saliens de Childéric, mais meurt dans un assaut avant leur arrivée. Childéric, survenu le lendemain, emporte la ville, incendie la cité, et poursuivant les Saxons jusque dans leurs refuges des îles de Loire, les chasse sans retour en 471. Il faut attendre encore vingt ans pour que disparaisse toute trace des anciennes institutions romaines: une fiction de celles-ci persiste, en effet, par la présence d'un commandement confié, pour la région d'entre Somme et Loire, à un maître de la milice, Aegidius. Le pouvoir romain, appuyé sur les Francs, fait alors face aux Wisigoths qui, dans la seconde moitié du Ve siècle, ont étendu leur domination jusqu'au sud du fleuve. La victoire de Clovis, fils de Childéric, sur Syagrius, fils d'Aegidius en 486, consacre le succès des Francs, bientôt parachevé par celle remportée contre les Wisigoths, et par sa conversion. Il semble également que, pour réunir sur son front tous les héritages, il ait revêtu peu après les insignes du consulat.

Ainsi se met en place un nouveau paysage politique dominé par la royauté franque, qui s'appuie, dans sa gestion territoriale, sur des évêques puissants, maîtres des cadres des cités. Cette organisation aurait pu, au lendemain de temps anarchiques, être garante d'ordre et de paix. Il n'en fut malheureusement rien.

Repères chronologiques

  • 423-453 : Maurille, évêque d’Angers
  • 435-437 : grande révolte des « bagaudes »
  • 451 : les Huns envahissent la Gaule
  • 453 : premier concile des évêques de Gaule à Angers
  • 471 : les saxons d’Odoacre envahissent Angers et tuent le comte Paul, dernier commandant des troupes romaines d’Anjou. Childéric et les Francs délivrent la ville
  • 476 : fin de l’Empire romain d’occident
  • 481 : Clovis succède à childéric
  • 486 : Clovis vainqueur de Syagrius, dernier représentant du pouvoir romain
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