Missions et activités
Collecter : Les Archives sélectionnent et reçoivent par versement les documents des administrations publiques, de certains officiers publics comme les notaires et de tous les organismes chargés d’une mission de service public. Elles reçoivent également les dépôts des structures communales et hospitalières. Les collections s’enrichissent aussi grâce aux dons, dépôts et achats de documents de personnes privées, d’entreprises et d’associations.
Contrôler : Le directeur des Archives départementales exerce un contrôle « scientifique et technique », vérifie, par visite ou inspection, la bonne conservation des documents et délivre les autorisations d’élimination.
Conserver : Température, hygrométrie et conditionnement sont particulièrement surveillés. Les ateliers de photographie-microfilm, de numérisation et de reliure-restauration permettent de réparer l’usure du temps et de créer des supports de substitution qui offrent la possibilité de consulter sans avoir recours à l’original.
Classer : La mise en ordre des documents et la rédaction d’instruments de recherche sont les étapes indispensables de la connaissance des collections.
Communiquer : La mise à disposition du public du patrimoine conservé est la mission quotidienne du service. Chaque année, ce sont quelques 12 000 visiteurs qui consultent en salle de lecture environ 47 000 dossiers, qu’ils soient historiens confirmés ou amateurs, généalogistes ou particuliers désireux de faire valoir leurs droits. Viennent s’y ajouter près de 75 000 visites sur le site internet et ses archives numérisées.
Conseiller : Les Archives assurent en permanence un rôle de conseil : envers le public, en guidant sa recherche dans la complexité des fonds d’archives ; envers les communes et administrations en les formant aux techniques d’archivage.
Plus largement, les Archives départementales agissent pour faire connaître auprès du public l’histoire et le patrimoine écrit de l’Anjou, par des animations, des expositions, des ateliers pédagogiques ou des publications.
Bâtiment
De l’ancien évêché d’Angers à l’abbaye Saint-Aubin
Dès le 1er fructidor an III, le Directoire du département installe les préposés au triage des titres dans l’ancien évêché d’Angers. À la suite de la suppression des districts par la Constitution de l’an III (5 fructidor), toutes les archives publiques sont regroupées dans le chef-lieu des départements ; cette situation est fixée par la loi du 5 brumaire an V, qui est véritablement l’acte de naissance des Archives départementales. En Maine-et-Loire, les administrateurs du département quittent l’ancien couvent des Jacobins qu’ils occupaient depuis 1792, pour des locaux plus vastes, ceux de l’ancienne abbaye de Saint-Aubin d’Angers. C’est là que sont installées, à partir du 15 frimaire an V, les archives de tout le département. Celles-ci sont placées dans la salle capitulaire. Leur volume ne cesse de s’accroître au cours des années.
Le temps des agrandissements
Il faut pourtant attendre près de 140 ans pour que les locaux attribués aux archives soient agrandis. Une première construction est faite le long des jardins de la préfecture, en arrière de la rue Saint-Aubin, dans le sens ouest-est, en 1936. Cette aile est prolongée en 1954, suivant le même axe ; une troisième tranche est réalisée en 1963 et la dernière en 1969-1970. Les bureaux et locaux administratifs sont aménagés dans le prolongement du bâtiment lors du dernier agrandissement.
Implantation rue de Frémur
L’étroitesse et la vétusté des lieux conduisent le Département en 1985 à programmer la construction d’un nouveau bâtiment qui est édifié rue de Frémur, sur le site de l’ancien couvent de la Visitation. Ce nouveau site est inauguré en 1987. Quinze ans plus tard, la fréquentation en constante expansion rend nécessaire un agrandissement portant la salle de consultation à 650 m2 en espace panoramique. Décidée en 2002, la restructuration du bâtiment est achevée en 2004.
Dès 2015, une étude de faisabilité est lancée pour augmenter les capacités de stockage des magasins. Le principe d’une prolongation aux extrémités des bâtiments déjà existants est retenu. Une nouvelle phase de travaux est alors réalisée en 2020-2021 pour augmenter la capacité de stockage de 16 kilomètres linéaires et de deux plateaux réservés à la conservation des documents de grands formats ou de supports particuliers. Par ailleurs, la desserte des étages est renforcée, par le doublement de l’ascenseur.
Vidéo Youtube « Travaux d'extension des Archives départementales »
Histoire des Archives
Les Archives de France
Bien que déjà établie sous l’Empire romain, la première organisation des archives du royaume de France a laissé peu de traces. Il faut attendre le choc de la bataille de Fréteval le 3 juillet 1194 et la perte des archives qui accompagnaient alors le roi dans ses déplacements pour que Philippe Auguste se décide à les conserver dans la forteresse du Louvre. En 1309, Philippe le Bel réorganise le Trésor des Chartes conservé à la Sainte-Chapelle et confie à Pierre d’Étampes, greffier principal de la Chambre des comptes, le soin de mettre en ordre et de conserver les chartes et privilèges. C’est ainsi qu’à la fin de l’Ancien Régime, la France compte plusieurs centaines voire milliers de dépôts d’archives, qui sont malheureusement trop souvent considérés par les fonctionnaires royaux comme leurs biens propres, et conservés par devers eux à leur sortie de charge.
Dès les premiers temps de la Révolution française, l’organisation des archives est institutionnalisée, avec la création, le 12 septembre 1790, des Archives nationales qui reçoivent mission de conserver « tous les actes qui établissent la constitution du royaume, son droit public et sa distribution en départements ». Six ans plus tard, la loi du 5 brumaire an V officialise la création des Archives départementales. En 1800, les Archives départementales sont placées sous l’autorité des préfets nouvellement créés. La collecte et le traitement des archives s’organisent tout au long des XIXe et XXe siècles avec la production de plusieurs textes qui, entre autres, rendent obligatoire le versement aux Archives des « dossiers, registres et pièces reconnus inutiles pour les ministères, administrations, services et établissement de l’État » et qui interdisent la destruction de tout document par une administration ou un établissement de l’État sans le visa des archivistes.
La collecte, la conservation et la communication des archives publiques en France sont actuellement réglementées par la loi du 15 juillet 2008 (intégrée dans le Code du Patrimoine).
Les Archives de Maine-et-Loire
En 1796, un service destiné à regrouper les documents émanant de l’Ancien Régime est créé au chef-lieu de chaque département. À Angers, les Archives départementales s’installent dès l’origine dans une aile de l’ancienne abbaye Saint-Aubin. Plusieurs campagnes successives de travaux en étendent l’emprise jusqu’à ce que l’étroitesse des lieux conduise en 1985 le Département à programmer la construction d’un nouveau bâtiment. Il est édifié rue de Frémur, sur le site de l’ancien couvent de la Visitation, propriété départementale, et inauguré en 1987. Quinze ans plus tard, la fréquentation en constante augmentation rend nécessaire un nouvel agrandissement réalisé en 2004.
Une organisation « révolutionnaire »
L’actuelle organisation des archives publiques en France date de la Révolution française. En 1789, les titres des anciennes administrations provinciales, des tribunaux royaux, des justices seigneuriales, ainsi que tous ceux provenant des biens du clergé et des droits féodaux, sont déclarés « propriété nationale ». Cinq ans plus tard, par une loi du 7 messidor an II, la Convention décide de faire procéder au triage des titres pouvant servir à la conservation des biens devenus nationaux et au recouvrement des droits y afférant.
Préposés au triage
Il devient du même coup nécessaire de regrouper tous les documents disséminés dans les départements et de nommer des « préposés au triage » ; ainsi, dans le Maine-et-Loire, les documents d’archives sont amenés aux chefs-lieux des huit districts : Angers, Baugé, Châteauneuf, Cholet, Saint-Florent-le-Vieil, Saumur, Segré et Vihiers. Le 18 messidor an III, la Convention désigne trois préposés au triage des titres : Urbain Desbie et François Gastineau pour Angers, Modeste Renaud pour Saumur. Ils sont secondés dans leur tâche par trois adjoints et quatre autres collaborateurs.