Les réunions du Conseil général de Maine-et-Loire
L’Ami du Peuple retrace les sessions d’avril du Conseil général de Maine-et-Loire. Guillaume Bodinier, président du Conseil général, fait un discours en l’honneur de la France combattante. Il souligne la durée de la guerre, qui s’étend « au-delà des prévisions humaines » mais insiste largement sur la victoire finale. Malgré l’effort de l’ennemi, la « supériorité militaire » de la France « croît chaque jour avec le développement et le perfectionnement de nos armements ». Il insiste sur « l’énergie morale » des soldats, visibles à travers les « admirables lettres remplies de confiance, d’entrain et même de gaieté ». Par ce biais, il encourage la population à « tenir » et à avoir « la même fermeté d’âme, la même confiance que [les soldats] » pour saluer très vite le triomphe des armées. Il termine son discours en adressant aux familles de soldats, au nom du Conseil général, « l’expression émue de nos sentiments de patriotique admiration ». Le préfet de Maine-et-Loire, répondant à M. Bodinier, ajoute qu’il salue « la population de Maine-et-Loire pour la fière dignité qu’elle garde dans le grand drame auquel elle est pourtant si profondément associée, pour sa vaillance dans l’épreuve, sa vaillance dans l’espoir ».
Le journal retrace l’activité des commissions du Conseil général jusqu’au 14 avril.
Le conseil de guerre du 9e corps
Le journal révèle que deux hommes du 6e régiment du génie doivent comparaitre devant le conseil de guerre. L’un « s’est octroyé des galons de sergent, et avait touché la paye afférente à ce grade. Pour le port illégal d’insignes et escroquerie, il est condamné à trois mois de prison ». L’autre « est poursuivi pour désertion à l’intérieur en temps de guerre, pour ne s’être pas présenté à son corps, en garnison d’Angers le 21 février 1915, ni dans les cinq jours suivants ». Il est condamné à deux ans de travaux publics.
Une matinée au Trocadéro : « des héros qui rient de bon cœur »
Un spectacle est réalisé à Paris en l’honneur des blessés de la guerre. Le palais du Trocadéro accueille « des blessés, des convalescents, conduits, soutenus par des camarades ingambes, moins atteints ou mieux remis, et par d’attentives infirmières, coiffées de blanc, croisées de pourpre ».
Dans un premier temps, la fête se déroule de manière solennelle en présence du président de la République, du gouverneur de Paris, ainsi que des ambassadeurs des puissances alliées. René Viviani, président du Conseil, fait « une sobre et vigoureuse allocution ». Il salue « le sacrifice de ceux qui sont tombés pour toujours, offrant, sans un regret de leur splendide jeunesse, la rançon du sang, tandis que leurs mères paient encore la rançon des larmes ». L’auditoire, un « parterre de héros », vibre « à ces fières paroles ».
Après avoir entonné des hymnes patriotiques, le public profite des distractions « les plus fameuses » « d’artistes parisiens, tragédiens et comédiennes, divas en vogue et fines diseuses de chansonnettes ». Les artistes sont alors « récompensés (…) par des bravos, des vivats, des éclats de rire comme jamais plus, peut-être, ils n’en entendront dans tout le cours de leur carrière ».
Un zeppelin jette des bombes sur Nancy
Un dirigeable allemand jette « sur Nancy sept bombes dont une est tombée près d’un hôpital civil et une autre près d’une école : deux commencements d’incendie ont été rapidement éteints ».
Le dessin représente les habitants, curieux d’observer le ciel plutôt que de s’abriter. Pourtant, les autorités recommandent vivement à la population de descendre dans les caves dès que l’alerte est donnée.
Le journal explique qu’à « titre de représailles contre le bombardement de Nancy, un de nos avions a jeté cinq bombes sur le grand quartier général allemand. Les projectiles sont tous tombés sur les bâtiments où est installé, à Mézières, l’état-major impérial. Nous avons également bombardé la gare de Fribourg-en-Brisgau ».
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