Le millième jour de guerre
L’offensive française sur le Chemin des Dames bat son plein tandis que les soldats accusent leur millième jour de guerre. Le moral et l’enthousiasme de la presse font place à une certaine lassitude : « Que de minutes douloureuses, tragiques, angoissées, que de larmes versées pendant ces longs jours ». Les combats sont encore vifs sur le front anglais, mais les lignes Alliés tiennent bon et grappillent petit à petit du terrain sur leurs adversaires. « Et ainsi, chaque jour nous apporte la conviction plus forte que non seulement l’envahisseur a perdu tout espoir de conquérir une nouvelle parcelle de notre territoire, mais même de pouvoir s’accrocher aux dernières positions qu’avec tant de soi, il s’était ménagés ». La ténacité de l’un et l’autre camp fait gonfler le nombre des pertes humaines, ce dont à conscience Le Patriote de l’Ouest : « nous nous sentons étreints d’une émotion bien douloureuse » en pensant aux soldats coincés dans les carnages. Les progrès ne sont pas aussi spectaculaires que prévus et les communiqués sont parfois très brefs : « sur le Chemin des Dames, nous avons réalisé des progrès dans la région d’Ostel et fait des prisonniers ».
La mission française aux États-Unis
Une mission française est invitée aux États-Unis dans l’optique de rapprocher les deux nouveaux Alliés dans la conduite de la guerre. Le ministre des Affaires étrangères britannique, M. Balfour, est déjà sur place et le président Wilson attend la venue des représentants français et italiens : le général Joffre et M. Viviani. « La mission française a informé le gouvernement américain des choses dont la France a le plus grand besoin, qui sont de l’argent, des vivres, des engrais, du charbon, de l’acier, et des moyens de transport, notamment des navires pour livre les marchandises d’Amérique en France ». La tournée des Alliés aux États-Unis doit s’achever le 9 mai 1917.
Les barbares !!
« Les Allemands annoncent qu’ils torpilleront tous les navires hôpitaux sans avertissement. Dans ces conditions et pour répondre à cette nouvelle violation du droit des gens, le gouvernement français fait connaître à l’Allemagne, par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Espagne, que désormais, des prisonniers allemands seraient embarqués sur ces navires ».
Espionnage et complots allemands en Espagne et en Amérique du Sud
L’organisation de l’espionnage allemand en Europe et en Amérique du Sud est dévoilée cette semaine par Le Patriote de l’Ouest. Un correspondant du Daily News révèle un « fantastique complot allemand au Mexique ». Ce dernier consistait à mobiliser 120 000 réservistes allemands qui attendraient que les troupes américaines partent pour l’Europe afin d’attaquer New-York et Washington. L’appui du général des armées mexicaines, Pancho Villa, leur était acquis avec 20 000 hommes. De plus « les Allemands avaient dressé un plan de révolution pour différents pays d’Amérique centrale comme le Costa-Rica le Nicaragua, le Honduras, le Guatemala et le Salvador ». L’espionnage de l’Espagne est quant à lui pointé du doigt après que la présence de certains dignitaires de l’armée allemande ait été authentifiée avant la guerre aux Baléares. Certains « se donnaient comme professeurs et employaient le meilleur de leur temps à confectionner des fiches et à prendre des photographies, opérant surtout lorsque apparaissait une escadre anglaise. Il est probable que ces individus étaient des officiers de la marine allemande ». Après l’attentat de Sarajevo, la disparition d’un certain Schultz suscite l’étonnement sur l’île car les habitants apprennent qu’il est colonel dans l’armée allemande et qu’il « occupait un poste important dans l’armée d’envahissement de la Belgique ».
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