Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Les signets dans les registres paroissiaux et d'état civil et les permaliens sont en cours de reprise. Ils seront disponibles début juillet. Merci de votre compréhension.

Semaine du 26 juin au 2 juillet 1916

Le Pays Baugeois (90 JO 1) fait état, pour cette semaine, de la situation dans le reste du monde. En une du journal sont rédigés quatre articles sur quatre pays différents signalant que la guerre fait rage partout.

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L’ultimatum à la Suisse

Par le biais d’une note, le Gouvernement allemand demande à la Suisse « de lui livrer dans un délai déterminé, les stocks de denrées alimentaires, coton brut, etc. ». Dans le cas d’un refus, l’Allemagne arrêterait de lui livrer du charbon, du fer ou ce dont elle aurait besoin. Devant cet ultimatum, la Suisse expose la situation aux puissances de l’Entente. Pour le journal, il s’agit « d’un acte de chantage ». Le pays vient de « violer sa parole une fois de plus » car il « avait fait savoir au gouvernement fédéral que le charbon ne serait pas une matière donnant lieu à des compensations ». L’Allemagne joue sur le fait que la Suisse est dépendante de l’Empire pour les matières de première nécessité. La situation est complexe pour les puissances de l’Entente : « elles ne veulent pas que les petits états neutres souffrent de la guerre ; elles ne peuvent pas les autoriser à rendre le blocus illusoire ». Mais la Suisse craint l’Allemagne et estime que si elle refuse de lui donner ce qu’elle veut, cela serait un prétexte pour l’Allemagne pour envahir le territoire helvétique. 

L’effort japonais

L’article fait le bilan de l’aide colossale du Japon apportée aux pays de l’Entente. En respect du traité qui lie le pays à la Grande-Bretagne, le Japon « a défendu les intérêts de l’Angleterre, en même temps que les siens et ceux de tous les alliés » en attaquant l’Allemagne. Dans un premier temps, il ruine la réputation des Allemands en Chine. Il s’en prend à la marine allemande basée en Extrême-Orient et en coopérant avec les marines anglaises et françaises, il poursuit « les bâtiments allemands dans les mers lointaines [de façon] qu’il n’en reste plus un seul ». Le Japon combat aussi l’Allemagne par les armes en « s’emparant de [ses] colonies asiatiques ». Enfin, il apporte du ravitaillement militaire à ses alliés : « des fournitures, du matériel d’artillerie, armes, munitions, objets d’équipement, etc. ». Les succès russes sur l’armée autrichienne s’expliquent aussi par « l’effort industriel japonais ». C’est grâce au Japon, si « les belles armées du Tsar ont aujourd’hui l’avantage en Volhynio, en Galicie et en Bukovine » et si « elles ont pu se réorganiser si promptement et devenir en moins de six mois une menace terrible ». L’article se termine par la reconnaissance sincère de l’action japonaise car « il est impossible que les efforts combinés des usines françaises, anglaises, italiennes, russes, américaines, japonaises n’arrivent pas enfin à produire plus que les industries austro-allemandes. Et ce jour-là, c’est l’écrasement inévitable des Empires Centraux ».

Les Arabes contre les Turcs

Les Arabes font dissidence et abandonnent les Turcs. Ils leur reprochent leur traitement et « leur mauvaise administration ». C’est pourquoi, ils décident de se révolter et proclament l’indépendance de l’Arabie. Dans leur conquête, ils s’emparent de plusieurs villes comme Djedda, Taïf et la cité sainte, la Mecque. Pour empêcher les troupes ottomanes de les poursuivre, ils coupent la ligne de chemin de fer du Hedjas. Les Turcs sont donc rejetés des Lieux saints de l’Islam, ce qui « peut être que favorable aux alliés ». Contrairement aux Allemands qui auraient déclenchés les révoltes en Irlande contre la Grande-Bretagne et au Mexique contre les États-Unis, « les Anglais ne se servent pas de ces armes-là ». L’insurrection arabe « prend sa source dans une animosité profonde qui, depuis des années, on pourrait même dire des siècles, soulève le monde musulman contre le monde ottoman ». Mais en tout cas, les Anglais se réjouissent de la révolte de l’Arabie contre le monde ottoman car l’avantage est multiple : « l’Egypte est désormais à l’abri des incursions germano-turques », « les armées anglaises, massées sur le canal de Suez, pourront marcher contre la Syrie sans rien craindre des Arabes et, privés de ceux-ci, comment les Turcs pourront-ils défendre la Mésopotamie en général et le chemin de Bagdad en particulier ».

Le conflit mexicain

La vieille querelle qui oppose les États-Unis au Mexique reprend de plus belle et semble même s’acheminer vers la guerre. Le Mexique « demande l’évacuation immédiate de son territoire par les troupes américaines ». Les États-Unis « répondent que leur attitude est entièrement défensive, que les troupes mexicaines se sont livrées maintes fois à des brigandages et à des meurtres contre les Américains et qu’en ces conditions des mesures militaires doivent être prises pour liquider enfin une situation intenable ». Alors que les gouvernements négocient, les troupes adverses s’affrontent. À Carizal, deux pelotons de cavalerie sont attaqués et « décimés par les Mexicains ». La campagne électorale pour la présidence des États-Unis n’améliore rien. Certains veulent « une action énergique à l’égard du Mexique », d’autres estiment qu’il est ridicule que les États-Unis « tombent aveuglement dans ce guêpier mexicain qui a tout l’air d’être un guet-apens » allemand. Ce conflit inquiète tout de même les puissances de l’Entente car ce n’est pas le moment de « détourner de leur travail les grandes industries américaines ».

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