De la plume au texto, l'écrit du Moyen Âge à nos jours

Pendant la majeure partie du Moyen Âge, le support le plus communément utilisé est le parchemin, fait à partir d'une peau d'animal résistante sur laquelle on écrit à la plume ou plus rarement au calame.

À partir du XIII^e siècle, il est progressivement remplacé par le papier, fabriqué en Chine et diffusé en Europe occidentale à partir du bassin méditerranéen, au contact direct avec le monde arabo-musulman. L'invention de l'imprimerie au XV^e siècle accélère son essor, permettant une production massive d'écrits. Simple d’utilisation et relativement peu coûteux, le papier demeure pendant des siècles le principal support employé pour l’écriture, s’adaptant à l’invention d’outils tels que la plume métallique ou la machine à écrire à la fin du XIX^e siècle.

Aux XIX^e et XX^e siècles, de nouvelles formes d'écrit apparaissent : la télégraphie électrique, la carte postale, le système des microfilms et des microfiches. 

La généralisation de l’informatique, surtout à compter des années 1980, inaugure l’ère de la dématérialisation de l’écrit. Aujourd’hui, l’usage massif de l’ordinateur ou du téléphone renouvelle profondément les pratiques d’écriture, qui tendent à s’affranchir des supports physiques comme le papier. 

L’écrit peut se présenter sous des traits d’une infinie variété, qu’il s’agisse de pièces isolées ou de compilations comme le rouleau ou le codex, dont l'apparition sous l'Antiquité romaine provoque un bouleversement, tant sur le plan pratique que dans le secteur intellectuel. 

Format, dimensions et mise en page évoluent selon le type de document ou les usages au fil du temps. Du XVI^e siècle jusqu’à nos jours, les progrès techniques successifs suscitent de nombreuses innovations dans le domaine de l’écrit. Elles se rapportent tout particulièrement à la manière de présenter le texte, la typographie ou l’iconographie.

Par ailleurs, l’aspect formel des documents peut être mis en valeur par des décors et ornementations plus ou moins sophistiqués : lettrines, enluminures, en particulier. 

La révolution de l’imprimerie, et la mécanisation de l’écriture qu’elle fait naître, marquent aussi une rupture en ce qui concerne les méthodes de décoration et l’illustration des écrits. Elles se réinventent à la faveur des nouvelles technologies, telles que les différents modes de gravures, la lithographie ou la photographie, qui émergent tout au long des époques moderne et contemporaine et touchent tout spécialement le monde du livre.

Un document écrit peut être amené à subir des transformations de diverses natures : des ajouts manuscrits viennent compléter, corriger ou actualiser le texte d'origine.  

Dans certains documents médiévaux ou de l’époque moderne, ces interventions prennent souvent la forme d’annotations, de ratures, voire de palimpsestes. 

Il arrive par ailleurs qu’un écrit devenu obsolète connaisse une nouvelle vie en faisant l’objet d’un réemploi : des manuscrits musicaux du Moyen Âge en parchemin ont été récupérés plusieurs siècles plus tard en tant que matériaux de reliure ou de couverture pour des livres ou des registres administratifs. 

En raison de leur ancienneté et, souvent, de leur fragilité, les documents écrits sont particulièrement sensibles aux outrages du temps, aggravés par des causes biologiques, des défauts du support ou de mauvaises manipulations. 

Leur conservation constitute donc une mission essentielle des services d’archives et des bibliothèques, qui appliquent des règles strictes de conservation préventive pour maintenir les documents dans des conditions de sécurité et de conservation optimales.

Pour sauvegarder un document trop altéré, les institutions patrimoniales peuvent mener une action de restauration ou de « conversation curative ». Une telle opération doit être réalisée par un spécialiste et n’a pas vocation à restituer l’état d’origine du document, mais plutôt à freiner sa dégradation.

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